Treize chauffeurs de taxi ont été assassinés depuis un mois à Nairobi, leurs corps mutilés et abandonnés dans des bidonvilles de la capitale kényane dans des circonstances évoquant de possibles crimes rituels, a annoncé mercredi un porte-parole de la police. "Nous avons reçu des informations sur treize chauffeurs de taxi qui ont été tués le mois dernier. Des enquêtes sont en cours", a déclaré à l'AFP Eric Kiraithe. Les deux dernières victimes ont été retrouvées en partie éviscérées et démembrées lundi à l'aube dans l'immense bidonville de Kibera. Ces chauffeurs avaient chargé au cours de la nuit des clients devant deux grands hôtels du centre de Nairobi, distants d'à peine quelques centaines de mètres. Charles Mugo "a été approché par deux hommes vers 05H00 du matin, alors qu'il était stationné aux abords de l'hôtel 680", rapporte mercredi The Nation, le plus grand quotidien du pays. Son corps sans vie a été retrouvé quelques heures plus tard près de Kibera, ainsi que son véhicule abandonné, selon le journal. "Nous voulons connaître la vérité. Chaque semaine, nos chauffeurs sont tués, toujours dans les mêmes circonstances mystérieuses", s'est alarmé le président de l'Association des taxis du Kenya, Pete Mburu Waweru. A chaque meurtre, des organes --comme la langue ou le cerveau-- ainsi que des os ont été prélevés sur les cadavres des victimes. La plupart de ces crimes ont été commis dans le district de Kilimani, dans le centre de Nairobi, selon le chef de la Division centrale de la police de la capitale, Richard Muguai.
"Nous considérons ces affaires comme des cas de meurtres ordinaires mais cela devient un mystère: ce sont des chauffeurs de taxi qui sont visés, et la manière de tuer est préoccupante", a commenté M. Kiraithe, précisant qu'aucun suspect n'avait été arrêté pour le moment.
Des dizaines de chauffeurs ont manifesté mardi à Nairobi pour protester contre cette vague d'assassinats. Ils ont été dispersés violemment par la police, qui a jugé ce rassemblement illégal et a procédé à des arrestations.
Toujours selon le porte-parole de la police, "il est encore trop tôt pour établir un lien" avec la secte Munginki, une organisation mafieuse, composée essentiellement de membres de l'ethnie kikuyu et coupable de nombreux meurtres par décapitation. - AFP