Le camp d'Alassane Ouattara a annoncé samedi que les discussions avec Laurent Gbagbo ne pourront débuter qu'une fois que son rival aura clairement admis qu'il a été battu lors du second tour de la présidentielle en Côte d'Ivoire.
Le chef de l'Etat sortant avait suggéré vendredi l'idée de possibles négociations afin de trouver une issue à l'impasse née du scrutin du 28 novembre qui a vu les deux candidats en lice revendiquer la victoire.
président burkinabè Blaise Compaoré a averti qu'il pourrait cesser en 2010 sa médiation dans la crise ivoirienne, alors qu'un scrutin présidentiel se fait toujours attendre dans ce pays, dans un entretien diffusé mercredi sur la chaîne de télévision France 24.
"Il est certain que mes limites effectivement peuvent s'arrêter au cours de cette année", a répondu M. Compaoré à une question sur une possible fin de sa médiation "si à une certaine date" la crise n'a pas trouvé de solution.
Au-delà de 2010, "je m'en occuperai, mais pas à ce niveau-là ", a-t-il ajouté.
Après la tension, l'heure est à l'apaisement entre leaders ivoiriens mais le déblocage du processus électoral reste à confirmer et la présidentielle n'en finit plus de se faire attendre après ses reports en série depuis 2005.
Le président ivoirien Laurent Gbagbo s'est entretenu lundi à Abidjan avec l'opposant et ex-chef de l'Etat Henri Konan Bédié, en plein blocage du processus de sortie de crise censé conduire à un scrutin présidentiel reporté depuis 2005.
Les jeunes de l'opposition réunis au sein du Rassemblement des jeunes pour la démocratie et la paix (RJDP) ont annoncé mardi à Abidjan une manifestation de rue prévue le 15 mai pour "libérer la Côte d'Ivoire".
"Ce sera une grande marche de libération de la Côte d'Ivoire", a déclaré le président du directoire du RJDP, Karamoko Yayoro à l'issue d'une assemblée générale.
"Ca dépasse l'entendement, que l'on puisse tirer sur la foule à balles réelles", lance Karno Koné. Son frère fait partie des cinq personnes tuées lors d'une manifestation contre le président ivoirien Laurent Gbagbo, vendredi à Gagnoa (centre-ouest).
Nohoua Koné, apprenti de 27 ans, a reçu une balle et succombé à une hémorragie, raconte son aîné. Il brandit le billet délivré par l'hôpital de la ville, située dans le fief de M. Gbagbo, dans la moitié sud restée sous son contrôle après le coup d'Etat manqué de 2002.