Le gouvernement de Laurent Gbagbo a annoncé jeudi le renvoi de Côte d'Ivoire des ambassadeurs britannique et canadien, première réplique à une communauté internationale qui reconnaît son rival Alassane Ouattara comme président légitime.
Alassane Ouattara, reconnu président ivoirien par la communauté internationale, a accusé jeudi son rival Laurent Gbagbo d'avoir "du sang sur les mains", tandis que la tension restait forte dans le pays, avec des violences meurtrières entre ethnies dans l'ouest.
«Nous suivons la situation sur place avec beaucoup d’intérêt. Ce n’est pas exact de dire que la Russie ne reconnaît pas Ouattara. Dans ce cas, il faut plutôt dire que sa légitimité est discutable jusqu’a ce qu’elle soit confirmée par le Conseil constitutionnel de la Côte d'Ivoire », a affirmé l’ambassadeur de Russie au Nigeria, Alexander Polyakov, dans les colonnes du journal Sunday Guardian.
Abidjan vivait dimanche 2 janvier dans l'attente d'un possible assaut à 'mains nues' des partisans de Laurent Gbagbo sur le quartier général de son rival Alassane Ouattara. Charles Blé Goudé, leader des 'jeunes patriotes', a demandé aux fervents partisans de Laurent Gbagbo de se tenir prêts à prendre d'assaut sans armes et à 'mains nues', après le 1er janvier, l'hôtel du Golf qui sert de QG à Alassane Ouattara.
Laurent Gbagbo a promis vendredi de ne "pas céder" aux pressions de la communauté internationale et de son rival Alassane Ouattara, qui lui avait donné jusqu'à minuit (heure locale et GMT) pour quitter la présidence ivoirienne.
Alassane Ouattara, reconnu comme le président ivoirien par la communauté internationale, a donné à Laurent Gbagbo jusqu'à minuit ce vendredi pour quitter le pouvoir, lui promettant qu'"il n'aurait pas d'ennuis" s'il se retirait dans ce délai, a dit son Premier ministre Guillaume Soro.
La France déploie une intense activité diplomatique
Les partisans de Laurent Gbagbo ont appelé mercredi à prendre d'assaut le quartier général de son rival Alassane Ouattara à Abidjan, protégé par les Casques bleus de la mission onusienne en Côte d'Ivoire, qui a dénoncé les «appels à la haine» à son encontre.
Trois présidents ouest-africains sont venus parler mardi avec Laurent Gbagbo pour le convaincre de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, sous peine d'intervention militaire, ce qui a entraîné le report d'un grand rassemblement de pro-Gbagbo prévu mercredi à Abidjan.
L'avion de Laurent Gbagbo a été immobilisé sur l'aéroport de Bâle-Mulhouse à la demande des "autorités légitimes" de Côte d'Ivoire, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Affaires étrangères.
Les chefs d'Etat de la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) menacent de recourir à la "force légitime" pour obliger Laurent Gbagbo à céder la présidence à Alassane Ouattara mais ont décidé de dépêcher une délégation de haut niveau en Côte d'Ivoire pour tenter de le raisonner.