Dans une lettre, l'ancien président nigérien Mamadou Tandja demande à la junte au pouvoir de lui éviter un procès pour des raisons de santé.
Tandja, 72 ans, a été renversé et arrêté par une faction de l'armée en février, après s'être attiré des sanctions internationales en amendant la constitution dans le but de prolonger son mandat présidentiel et d'élargir ses pouvoirs.
Il ne préside pas, officiellement, aux destinées du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), certes, mais il n’est nullement la figure la moins connue de cette junte qui a brisé, le jeudi 18 février 2010, le rêve de Mamadou Tandja de s’approprier, à jamais, les rênes du Niger ; loin s’en faut.
Au Niger, la plupart des habitants de Niamey semblent avoir accueilli le récent d'état militaire plutôt favorablement. Un putsch pour la démocratie? Notre confrère Caspar Leighton rappelle que ce ne serait pas la première fois.
"Nous avons déjà eu des coups d'état par le passé, et d'habitude, il n'y a que peu de morts" note Mohamed Bazoum, vice-président du parti d'opposition PNDS Taraya. Ce qui explique pourquoi selon lui "ce putsh n'est pas aussi traumatisant pour nous qu'il aurait pu l'être ailleurs".
Mahamadou Danda, qui vient d'être nommé Premier ministre du Niger par la junte au pouvoir depuis près d'une semaine, a assuré mercredi à l'AFP avoir demandé aux militaires des "garanties" sur un retour aux règles démocratiques.
"Jai demandé des garanties nécessaires pour être sûr de mengager dans un processus devant aboutir à la restauration réelle de la démocratie", a déclaré M. Danda.
Ces "garanties" portent sur les délais les plus "corrects" possibles pour un retour à la vie constitutionnelle et l'organisation d'élections, a ajouté M. Danda.
Depuis le 18 février 2010, le Niger vit son 4e coup d’Etat : 1974 avec le général Seni Kountché, 1996 avec le général Ibrahim Baré Maïnassara, 1999 avec le commandant Daouda Malam Wanké, et le dernier en date avec le commandant Salou Djibo, qui est l’homme fort du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), l’organe qui exerce le pouvoir d’Etat.
De nouveaux appels au retour à la démocratie au Niger étaient adressés lundi à la junte qui a mené un coup d'Etat la semaine dernière et détiendrait le président déchu Mamadou Tandja dans une villa officielle, "luxueuse", selon l'ex-parti au pouvoir.
"Nous appelons les militaires à tenir leur promesse de restaurer la démocratie dans les délais les meilleurs", a déclaré le Front uni pour la sauvegarde des acquis démocratiques (Fusad), une importante organisation réunissant syndicats et groupes de défense des droits de l'Homme, dans un communiqué.