De violentes confrontations ont éclaté jeudi soir entre une foule d'opposants au coup d'Etat du 6 août dernier en Mauritanie et la police anti-émeute en plein centre-ville de Nouakchott, a-t-on appris de sources en provenance de la capitale mauritanienne.
Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques pour disperser les manifestants dont plusieurs ont été blessés, indique l'Agence de presse africaine. Le ministère mauritanien de l'Intérieur avait interdit, dans un communiqué, toutes les manifestations populaires en dehors des campagnes électorales organisées par les candidats à la présidentielle et leurs sympathisants. Fixée au 6 juin prochain, cette élection est boycottée par le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) dirigé par le leader de l'opposition, Ahmed Ould Daddah, et le Front national de défense de la démocratie (FNDD), hostile au putsch. Les échauffourées de jeudi ont eu lieu au moment où des discussions se poursuivent actuellement à Dakar, dans le cadre de la médiation sénégalaise, pour tenter de trouver une issue consensuelle à la crise née du coup d'Etat. Les camps de Mohamed Ould Abdel Aziz, l'ex-président du Haut conseil d'Etat au pouvoir, de l'opposant Ahmed Ould Daddah et de Mohamed Ould Maouloud, président en exercice du Front anti-putsch campent toujours sur leur position. Le premier, bien à l'aise, se dit prêt à faire des concessions quant à la date de l'élection présidentielle, mais pas au-delà du 15 juillet prochain, tandis que les deux derniers ont exigé, entre autres, l'arrêt du processus électoral, la libération des prisonniers politiques dont l'ancien Premier ministre et le retour à l'ordre constitutionnnel, comme conditions préalables pour leur participation au scrutin présidentiel, mais dans 3 ou 5 mois, selon des sources diplomatiques présentes dans la salle des négociations. Pendant ce temps, le général démissionnaire Mohamed Ould Abdelaziz, donné favori de l'élection, mène sa tournée dans les régions intérieures du pays où il explique les grandes lignes de son programme électoral. - Xinhua