Le bateau de l'ONG Women on Waves est arrivé au Mexique pour proposer des avortements médicamenteux gratuits et contrer ainsi une législation mexicaine restrictive en la matière, a informé vendredi l'organisation néerlandaise.
Les militants, qui en février avaient été expulsés du Guatemala sans avoir pu effectuer un seul avortement, ont positionné leur bateau face à l'État de Guerrero, sur la côte Pacifique mexicaine.
«Le bateau Women on Waves possède tous les permis requis au Mexique et recevra les femmes jusqu'à dimanche prochain» a annoncé l'ONG dans un communiqué. «Il navigue déjà dans les eaux internationales où il accueille les femmes enceintes jusqu'à neuf semaines et qui souhaitent avorter», indique le texte.
L'ONG néerlandaise, dont le bateau s'est rendu auparavant en Irlande, en Pologne, au Portugal et en Espagne, considère que «l'accès à un avortement sûr est avant tout une question de justice sociale» en Amérique latine, particulièrement depuis la crise du Zika.
«Face au Zika, l'infection qui cause des malformations des foetus (...), la réaction des gouvernements d'Amérique latine n'a pas été acceptable», a déclaré vendredi la présidente de l'ONG, Rebecca Gomperts, lors d'une conférence de presse dans la ville côtière d'Ixtapa.
Cette campagne vise à attirer l'attention sur la nécessité de pouvoir pratiquer des avortements sûrs dans tout le Mexique, où l'interruption volontaire de grossesse est légale en cas de viol mais limitée dans les autres cas, avec des législations variées en fonction des 31 États du pays.
L'avortement est ainsi autorisé dans la ville de Mexico et y est pratiqué de manière sûre, avec seulement 0,68% de complications, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Dans le reste du pays, du fait des restrictions légales, le pourcentage de complications grimpe à 36%.
Depuis 2009, on estime qu'un million d'avortements sont réalisés chaque année au Mexique. - AfricaLog avec agence