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Les attaques s'intensifient au Nigeria, 46 morts

May 20, 2014
Les attaques s'intensifient au Nigeria, 46 morts

Quarante-six personnes ont été tuées dans un double attentat sur un marché de Jos, dans le centre du Nigeria, où les violences meurtrières s'enchaînent malgré la mobilisation internationale contre le groupe islamiste armé Boko Haram.

«Pour le moment, nous pouvons confirmer que 46 personnes ont été tuées dans les explosions tandis que 45 personnes ont été grièvement blessées», a déclaré le commissaire de police Chris Olakpe, de l'État du Plateau, dont Jos est la capitale.
Les victimes sont «en majorité des femmes», a précisé Pam Ayuba, porte-parole du gouverneur de l'État.

La première explosion, due à un camion piégé, est survenue vers 15h00 locales, sur le marché New Abuja. Une vingtaine de minutes après, un minibus piégé explosait à son tour, prenant au piège des membres des équipes de secours qui s'efforçaient d'accéder aux victimes.

Sous le feu des critiques pour sa lenteur et son manque d'initiative dans cette période de tourmente, le président nigérian Goodluck Jonathan a rapidement condamné ces attentats, «une attaque tragique contre la liberté humaine» perpétrée par des hommes «cruels et diaboliques».

«Le gouvernement reste entièrement engagé pour gagner la guerre contre le terrorisme», a souligné la présidence.

L'État du Plateau marque la limite entre le sud chrétien et le nord majoritairement musulman du pays le plus peuplé d'Afrique, première puissance économique du continent.
L'État du Plateau et sa capitale Jos ont été par le passé le théâtre de violences intercommunautaires meurtrières tout comme d'attaques de Boko Haram.

Le double attentat de mardi, après une attaque-suicide dimanche à Kano, la grande ville du nord, qui a fait quatre morts, n'est pas de nature à rassurer les Nigérians, déjà ulcérés par l'incapacité du pouvoir à sauver quelque 200 écolières enlevées mi-avril à Chibok (nord-est) par l'insurrection islamiste.

Toutefois, aucune de ces dernières attaques n'a été revendiquée, et les autorités n'ont pas désigné de responsables pour l'heure.

La police a indiqué mardi avoir arrêté deux suspects après l'attentat de Kano, survenu dans un quartier majoritairement chrétien aux nombreux bars et restaurants.

En un mois, deux attentats à la voiture piégée ont fait près d'une centaine de morts à Abuja, la capitale fédérale (à 300 km au sud-ouest de Jos). Le premier a été revendiqué par Boko Haram, engagé dans des actions sanglantes depuis 2009.

C'est dans ce contexte d'intensification des violences de Boko Haram que le président Jonathan avait demandé la prolongation de l'état d'urgence dans les États de Yobe, Adamawa et Borno (nord-est), fief des islamistes armés.

En vigueur depuis un an, cette mesure a été votée mardi par les sénateurs à l'unanimité, comme l'avaient fait les députés la semaine dernière.

C'est dans l'État de Borno que le groupe islamiste a enlevé les écolières, dont le sort a suscité une vaste mobilisation internationale.

Si, dans un premier temps, l'état d'urgence, accompagné d'une vaste offensive militaire, avait semblé porter ses fruits, nombre d'observateurs jugent aujourd'hui la mesure inefficace, et d'abord symbolique.

Les attaques de Boko Haram se sont finalement accrues, devenant quasi quotidiennes, prenant de plus en plus pour cible les civils et s'étendant ces dernières semaines à Abuja et Kano.

Depuis le début de l'année, les attaques ont fait plus de 2000 morts, en majorité des civils.
Face à l'immense émotion causée par le rapt des jeunes filles kidnappées dans leur internat de Chibok, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et Israël ont envoyé des experts et des moyens matériels pour aider à les retrouver. – AfricaLog avec agence