Luiz Inácio Lula da Silva avait «pleinement connaissance» de l'existence du réseau de pots-de-vin chez Petrobras et le dirigeait, a affirmé un ex-directeur du groupe pétrolier, une accusation rejetée par la défense de l'ex-président brésilien.
Renato Duque, ancien directeur des services de Petrobras, a assuré devant le juge Sergio Moro qu'il avait rencontré Lula au moins à trois reprises en 2012, 2013 et 2014, dans une déclaration filmée diffusée par les principaux médias brésiliens.
«A ces trois occasions, il a été clair, très clair pour moi, qu'il (Lula) avait pleinement conscience de tout et qu'il avait le commandement» du réseau de corruption autour du géant pétrolier, a affirmé M. Duque, qui purge une peine de prison de plus de 50 ans pour corruption passive et blanchiment d'argent.
Ces graves accusations ont été immédiatement démenties par un avocat de l'ancien président de gauche (2003-2010), Cristiano Zanin Martins, qui y voit une tentative de «négocier de futurs avantages en échange d'accusations frivoles».
Lula doit être entendu le 10 mai par le juge Sergio Moro, à la tête de l'enquête «Lavage Express» qui éclabousse une grande partie de la classe politique brésilienne.
Le leader emblématique de la gauche latino-américaine, fondateur du Parti des travailleurs (PT), est soupçonné d'avoir reçu un triplex du constructeur OAS en remerciement d'avantages supposés accordés à l'entreprise dans des contrats avec le groupe d'État Petrobras.
Au total, il affronte cinq procédures judiciaires différentes dans cette enquête tentaculaire, la justice l'accusant d'avoir dirigé le réseau de pots-de-vin autour de Petrobras.
Malgré ces accusations, qu'il nie fermement, il est le grand favori des prochaines élections générales d'octobre. - AfricaLog avec agence