Paradoxe richesses minières et pauvreté en Guinée | Alog News | www.africalog.com
home

Paradoxe richesses minières et pauvreté en Guinée

Jul 04, 2009

Le directeur du Centre d'études et de recherche en environnement (CERE) de l'université de Conakry, Pr Ibrahima Boiro, a dénoncé jeudi à Dakar le fait que la Guinée possède 500 tonnes de réserves en or et 30 millions de carats de diamant, alors que "les populations locales continuent de croupir dans la misère".

Introduisant un exposé intitulé : "Industries extractives et changement climatique en Guinée : Adéquation des réponses et les implications des politiques de gouvernance des ressources naturelles", dans le cadre de la cérémonie de lancement de l'Observatoire ouest-africain de gestion des ressources naturelles (WARW, sigle en anglais) par l'organisation Open society initiative for west Africa (OSIWA), le Pr Ibrahim Boiro a martelé que la Guinée est un "scandale géologique dont le cas est illustratif de ce qui se passe en Afrique de l'Ouest en matière de préservation de l'environnement et des sites d'exploitation minière".

Il a souligné que la Guinée possède de nombreuses richesses du sous-sol (bauxite, or, diamant, nickel, graphite, fer, uranium, etc) qui en font "un des pays à plus grand potentiel de développement industriel en Afrique de l'ouest".

En effet, le pays renferme les premières réserves mondiales de bauxite, avec 40 millions de tonnes, alors que celles de fer sont de 9 milliards de tonnes, en plus d'avoir 500 tonnes de réserves en or et 30 millions de carats de diamants.

Mais malgré toute cette richesse du sous-sol, "les populations guinéennes continuent de croupir dans la misère", a déploré le Pr Boiro.

Selon lui, "les populations riveraines sont laissées pour compte, parce que les contrats sont mal ficelés et les taxes d'exploitation mal gérées. Ainsi, l'exploitation minière est plutôt négative".

Les responsables de cette situation sont les gouvernants, la société civile et les scientifiques, a-t-il accusé.

"Puisque les rôles socio-économiques, environnementaux, géologiques, culturels des ressources naturelles sont reconnus, toute décision d'intervention devra prendre en compte une optique de gestion participative, de développement durable et de conservation de celles-ci", a exhorté le Pr Boiro.

Il préconise également la mise en place de mécanismes institutionnels et juridiques efficaces pour une exploitation rationnelle et durable des ressources minières et naturelles.

Le Mauritanien Me Maroufa Diabira, qui a décrit la même situation dans son pays, a estimé qu'il fallait mettre en place des lois permettant aux populations de profiter des richesses que renferme leur pays. - PANA