Il était 17 h passées de 26 min, le samedi, 14 juin 2014, lorsque le leader de l’UFDG, El Hadj Cellou Dalein Diallo et le Vice-président du parti, Bah Oury, en exil, se sont retrouvés. C’était à la résidence du Président de la Coordination Hâali pular. Instant tant attendu, les deux hommes ont échangé de chaudes poignées suivies de quelques amabilités verbales. Suivra le huis-clos et le tout, pour près de sept (7) heures d’horloge.
Selon le Porte-parole de la coordination Hâali pular, «l’objectif des sages était de réunir leurs deux fils en vue de raffermir leur lien de fraternité jusque là en souffrance. Cela est fait. Cette nuit donc, tous les enfants du Fouta dormiront, le cœur en fête et en paix».
Dans sa sortie du vendredi, 20 juin 2014, le Président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a cherché à rassurer, peut-être les plus sceptiques, sur la solidité de l’amitié retrouvée entre lui et un de ses Vice-présidents, Bah Oury, par ailleurs fondateur de l’UFDG. Cellou Dalein Diallo a soutenu qu’il espère que les relations ont été bel et bien rétablies avec ce dernier lors de la rencontre de la capitale sénégalaise, Dakar.
Justement, c’est sous le regard du patriarche El hadj Saïkou Yaya Barry de la coordination Hâali pular «que les deux responsables du parti du fromager [UFDG ; NDLR] se sont retrouvés pour sceller le pacte de paix que tous les militants et sympathisants appelaient de tous leurs vœux depuis plus de deux ans», plus précisément, «depuis fin 2011», comme l’a relevé Cellou Dalein Diallo.
Selon le candidat malheureux à la présidentielle de 2010, «On a pris l’engagement de rétablir les relations normales entre nous. On a, chacun, pris la parole pour dire qu’il a pardonné ce que l’autre lui a fait et qu’il demande pardon à son frère» pour les offenses subies.
Cellou Dalein affirme que «Ces engagements ont été pris devant El hadj Saïkou Yaya Barry», en présence de ses collaborateurs venus de Conakry ainsi que des sages de la communauté Hâali pular établis à Dakar. Le leader de l’UFDG a enfin, fait savoir que «La crise qui avait préoccupé tant de monde, c’est-à -dire le conflit qui a existé entre Bah Oury et moi a été terminé. On s’est serrés la main devant cette assistance», a-t-il déclaré.
Pour la petite histoire, le différend qui opposait les deux leaders de l’UFDG couvait depuis plus de trois ans. Selon les proches de Bah Oury, «ce dernier reproche, entre autres, à Cellou Dalein, son refus d’organiser le congrès du parti, son manque de soutien politique à Bah Oury pour son présumé rôle dans la tentative d’assassinat du Président Alpha Condé». De son côté, «Cellou Dalein Diallo reprochait à Bah Oury, de favoriser un courant radical au sein de l’UFDG et lui prête même l’intention de vouloir reprendre la tête du parti».
Peu avant l’ouverture des assises de réconciliation des deux hommes, Cellou Dalein Diallo a confié: «En ce qui concerne les tractations en cours pour me rapprocher de mon frère Oury, je me dois d’être clair et précis sur cette question : l’UFDG n’est pas l’apanage ni la propriété privée d’une communauté ou d’une ethnie. L’UFDG est un parti national ayant ses structures de base dans les 304 sous-préfectures, les 33 préfectures et les cinq communes de Conakry. Je refuse de faire prendre l’UFDG en otage par la Coordination Hâali Pular».
Bien sûr que tout le monde s’accorde à dire que l’unité retrouvée vise à donner un poids de plus à l’UFDG. Mais, vu que Bah Oury n’a cessé d’exiger qu’ «il faut corriger les fautes qui résultent de la capitulation du 3 juillet 2013 en mettant en avant une candidature unique en 2015»; parlant ainsi de l’Accord du 3 juillet 2013 et dont l’opposition réclame à cor et à cri, l’application des clauses, quelle est sa nouvelle position quand on sait que le Président de son parti est de ceux-là qui s’y accroche?
D’autre part, quelle est désormais la vision de M. Bah qui estimait toujours que «Peu importe que les candidatures soient uniques ou multiples, M. Alpha Condé a d'ores et déjà un boulevard pour sa réélection dès le 1er tour [en 2015 ; NDLR]. Les chances d'une alternance politique par la voie des urnes dans le contexte actuel n’existent que dans l'imagination de vendeurs d'illusions».
A prendre Cellou Dalein aux mots, «Je l’ai [Bah Oury ; NDLR] reçu à mon hôtel [à Dakar ; NDLR], il a réaffirmé son engagement et moi aussi, le mien, d’œuvrer pour que le dialogue se rétablisse et qu’on examine ensemble de problèmes qui pourraient nous opposer ailleurs. Donc, ici à Dakar, la coordination s’est employée à rétablir la relation humaine entre nous. Nous avons accepté de discuter de tous les problèmes qui nous ont opposés jusqu’à présent et d’enterrer, comme on le dit, la hache de guerre pour tourner définitivement la page», le leader de l’UFDG a reconnu: «La détérioration des relations avait de l’impact sur le parti. Dès lors que nous avons décidé de tourner la page et de nous concerter pour trouver de solution à nos problèmes, je pense qu’il y a un pas important qui a été fait. Sur le plan politique, les instances du parti vont aussi examiner les problèmes qui se posent dès lors qu’il y a une volonté politique de sa part et de ma part, nos relations se normalisent, on pourra aborder les questions et essayer de trouver des solutions».
C’est dans cet espoir que le leader d’un autre parti, de l’opposition, a mis le pied dans le plat ce jeudi, 19 juin 2014. Il s’agit de Mamadou Bah Bâadiko. Il est, dans une interview, revenu sur la non-validité de l’agrément de l’UFDG.
On se rappelle que le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Dr Alhassane Condé avait, lors de son séjour à Paris en février dernier, mis en cause la régularité de l’agrément de ce parti, par conséquent, que «l’UFDG est un parti illégal». Tout le monde se souvient du tollé qui avait suivi dans les rangs de cette formation politique au point que le Président, Cellou Dalein Diallo a porté une plainte contre le Ministre Condé. Plainte qui n’a, malheureusement pas prospéré.
Et, ce jeudi donc, c’est le leader de l’UFD, Mamadou Bah Bâadiko qui a mis en cause, haut et fort, la régularité de l’agrément du parti du fromager, UFDG.
Il commence par faire un rappel historique avant de lâcher la bombe. Le mot n’est pas fort: «lorsqu’il y a eu la crise entre Bah Oury et feu Alpha Sow [au sujet de l’UFD originelle ; NDLR], c‘est Bah Oury, qui avait des relations avec la police et feu Zaïnoul Abidine Sanoussi, Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation de l’époque, avait fait faire un faux document au nom de l’UFDG». M. Bah Bâadiko de conseiller aujourd’hui, «A l’ avenir, si l’UFDG veut exister légalement, il faudrait qu’elle cherche à obtenir des documents légaux». Rideau!
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