Le ''Conakry Express'' momentanément arrêté
A l’origine le train de banlieue s’appelait "tanka". Tirant son nom d’un (1) franc que le passager payait. Après quelques années de «bons et loyaux services», le "tanka" s’arrêta et fit place aux fameux "mille kilos", les minibus de transport.
Plus tard, on assiste à d’autres moyens de transport en commun. Mais le vide de "tanka" a toujours été constaté. Car, viendra s’ajouter l’arrêt du trafic commercial du Conakry – Niger pour cause de démantèlement des rails sur le trajet Conakry – Kankan.
Il a fallu des années plus tard pour que le Conakryka (habitant de Conakry) renoue avec son "tanka". Pour cela, on a assisté à un "deal" entre le gouvernement et la CBK (Compagnie des Bauxites de Kindia). Une grille de trafic sera ainsi aménagée sur les rails de cette société. Le nouveau train de banlieue prend la nouvelle appellation de "Conakry Express", suite à un contrat entre le gouvernement guinéen et China International Fund, en 2009 pour la mise à disposition des locomotives.
Ainsi, depuis le 15 juillet 2010, le "Conakry Express" a commencé ses rotations avec 12 wagons en raison de deux voyages aller-retour par jour sur les 36 premiers kilomètres à partir du Petit-bateau dans le quartier Coronthie jusqu’au Km 36.
Quel bonheur ! Hélas, qui vient d’être de courte durée. Car, depuis quelques 72 heures, le Ministre délégué aux Transports annonce «la suspension des services du "Conakry Express" pour cause de défectuosité des rails à plusieurs endroits».
Selon El hadj Ahmed Tidiane Traoré qui intervenait dans l’édition de 20h 30 du journal télévisé du mardi, 9 avril 2013, «ce sont les experts chinois qui travaillent sur ce train qui ont attiré notre attention».
«C’est donc par mesure de prudence que nous avons envisagé un arrêt provisoire de ce train qui a plusieurs wagons», a-t-il ajouté tout en reconnaissant que «ce train de passagers est le moyen de transport le moins cher du pays» avec ses 3000 passagers transportés par jour. Le tronçon de parcours étant facturé à 500 francs guinéens contre 1500 par taxi et 1000 francs par minibus ou bus. Et tout porte à croire que les charges des usagers de ce train ont commencé à constater, dès ce mercredi matin, l’incidence de cet arrêt quoique momentané. Car, les plus chanceux ont dû débourser, au bas mot, le double de leur frais de transport quotidien habituel.
Pour revenir à la raison de la décision du Département des Transports, il faut rappeler qu’il y a quelques jours, un reportage télévisé présentait le déraillement d’un train de la société CBK dans la nuit du jeudi, 4 avril à Kagbélén. Heureusement qu’il n’y a pas eu de pertes en vie humaine ; le train transportait de la bauxite en direction du Port autonome de Conakry. Toutefois, on assiste à des dommages le long de la voie ferrée en certains endroits comme le PK 6 ; du PK 26 au PK 29.
C’est suite à cette triste réalité que l’équipe chinoise a, à son tour, attiré l’attention avant que le pire ne se produise surtout que ce sont des vies humaines qui sont transportées quotidiennement par le "Conakry Express".
Dans l’interview, le Ministre délégué Ahmed Tidiane Traoré a rassuré que les dispositions sont prises par le gouvernement pour rétablir dans un bref délai le trafic du "Conakry express". Toutefois, les gens restent perplexes au regard de l’affirmation du Ministre qui a également déclaré que «dans les 16 prochains mois, l’ONCFG (office national des chemins de fer de Guinée) devrait porter à 42 Km, le parcours de rails afin de multiplier le flux de transport des personnes et des marchandises vers et en provenance de la haute banlieue de Conakry. Ce qui, a-t-il dit, devrait amoindrir la circulation des gros engins et autres conteneurs à travers la ville».
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