L'armée malienne a attaqué une base d'Al-Qaeda à la frontière avec l'Algérie. Depuis janvier, la branche maghrébine du groupe terroriste procède à des enlèvements d'étrangers.
Les militaires maliens ont attaqué mardi une "base" d'Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le nord du pays, près de l'Algérie, faisant "plusieurs morts" dans le camp des combattants islamistes, a-t-on appris de sources sécuritaires. Selon les observateurs, c'est la première fois que les troupes maliennes attaquent des islamistes armés dans le nord du pays. Cette offensive intervient près de deux semaines après l'annonce, le 3 juin, par Aqmi de l'exécution d'un otage britannique. "Nous avons attaqué un groupe d'islamistes armés, membres d'Al-Qaeda dans le désert. Il y a eu plusieurs morts de leur côté et nous avons saisi des munitions, détruit des véhicules", a affirmé une source sécuritaire, contactée dans le nord du Mali. Selon la même source, "l'objectif est de prendre en tenailles les islamistes armés entre le Mali et l'Algérie. L'Algérie, suit les opérations, nous sommes en contact et nous échangeons des informations". "C'est une base des salafistes située entre le Mali et l'Algérie que nous avons détruit, avec des pertes dans les rangs de l'ennemi", a précisé une autre source sécuritaire. L'attaque a eu lieu dans la région de Timétrine, frontalière de l'Algérie. "En vertu des accords entre nos deux pays, les Algériens peuvent venir sur notre territoire pourchasser les mêmes salafistes et le Mali a le droit de les poursuivre jusqu'en territoire algérien", a affirmé cette même source, laissant entendre que les deux pays travaillaient "main dans la main". Encore un otage suisse Le 10 juin, un officier malien ayant participé à l'arrestation d'islamistes dans le nord du Mali avait été assassiné à Tombouctou (nord-ouest) par des hommes soupçonnés d'appartenir à la branche maghrébine d'Al-Qaeda. Selon un membre de sa famille, interrogé par l'AFP au téléphone, le lieutenant-colonel Lamana Ould Bou, qui était un agent des services de renseignement maliens, a été tué à son domicile. C'était la première fois que des islamistes tuaient un militaire malien. "C'est un acte de guerre, nous ne laisserons pas ce crime impuni", avait alors affirmé un officier de l'armée malienne. Les autorités de Bamako ont annoncé leur intention de mener une "lutte sans merci" contre les combattants islamistes, après l'assassinat le 31 mai du touriste britannique Edwin Dyer, qui était détenu depuis janvier par Aqmi. Edwin Dyer faisait partie d'un groupe de quatre touristes européens capturés le 22 janvier au Niger, à la frontière avec le Mali, par Aqmi, qui avait également revendiqué l'enlèvement de deux diplomates canadiens. Tous ont été libérés à l'exception d'un otage suisse qui reste toujours détenu par Aqmi. Le 3 juin, la Suisse s'était dite "bouleversée" par l'assassinat du touriste britannique, un "acte barbare" qui n'empêchera pas ses "efforts intenses" pour obtenir la libération de l'otage suisse, avait-elle déclaré. Le ministère suisse des Affaires étrangères avait alors indiqué être "en étroit contact avec le président malienAmadou Toumani Touré". - AFP