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À Dakar, Royal estime avoir "rétabli l'honneur de la France"

Apr 15, 2009

Ségolène Royal estime avoir "rétabli l'honneur de la France" en demandant pardon, la semaine dernière à Dakar, pour les propos de Nicolas Sarkozy sur l'homme africain.

Désavouée par une majorité de Français selon un sondage Ifop pour Paris Match, la présidente de Poitou-Charentes se félicite dans un entretien à VSD d'avoir "remis les choses à leur place".

L'ancienne candidate socialiste à la présidentielle, battue par Nicolas Sarkozy en 2007, précise qu'elle s'est exprimée dans la capitale sénégalaise en tant que "responsable politique de premier plan qui est reconnue en Afrique parce que (elle a) un lien personnel et charnel avec ce continent".

Ségolène Royal est née au Sénégal, où son père, militaire de carrière, était en poste dans les années 1950.

Lors de son premier voyage en Afrique en tant que chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy avait jugé en 2007 que le "drame" du continent venait du fait que "l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire".

"Les mots avaient blessé et personne en Afrique n'avait oublié", fait valoir Ségolène Royal dans VSD.

"J'ai remis les choses à leur place par rapport à cette déclaration dans laquelle la majorité des Français ne se reconnaissaient pas. Les universitaires et tous ceux que je rencontre depuis m'ont dit que j'avais rétabli l'honneur de la France", affirme la responsable socialiste.

"DES MOTS SIMPLES"

"J'ai dit des mots simples, nécessaires, qui étaient attendus par tous les Africains: pardon pour l'esclavage et la colonisation, merci pour la libération avec les tirailleurs et 's'il vous plaît, construisons notre avenir commun'", ajoute-t-elle.

Fait rare, les dirigeants du PS ont fait bloc avec l'ancienne candidate à l'Elysée, notamment Martine Aubry, contre qui Ségolène Royal était en concurrence pour la direction du parti à l'automne dernier.

Selon le sondage Ifop publié mardi, les excuses de Ségolène Royal sont en revanche désapprouvées par 56% des Français et 45% pensent qu'elles nuisent à l'image de la France dans le monde.

Dans un communiqué diffusé mardi soir, deux proches de la dirigeante socialiste s'interrogent sur la neutralité de cette étude d'opinion, dénonçant notamment la rédaction de la question posée aux sondés.

"Selon vous, ces propos (de Ségolène Royal) sont-ils injustifiés de la part d'une personnalité qui n'est pas au pouvoir ?", demande l'institut de sondages.

"La question ne porte pas sur le bien-fondé du pardon en lui-même. On demande si une personnalité qui n'est pas au pouvoir peut ou non demander pardon", expliquent Delphine Batho et Najat Vallaud-Belkacem. Cette question "a-t-elle été rédigée par l'Elysée ?", s'interrogent-elles.

"Nous pensons qu'il ne faudrait pas que les instituts de sondages se transforment, à l'approche d'échéances électorales, en tracts politiques incompatibles avec une bonne démocratie", ajoutent-elles. - AP