Lentement mais sûrement, la voie de sortie de la transition en Guinée se précise. Car, la mise en œuvre de la feuille de route, visant la restitution du pouvoir aux civils, conclue le 15 janvier 2010 à Ouagadougou entre le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, et son intérimaire, le général Sékouba Konaté, semble être sur les rails.
En rappel, le contenu de cet accord porte sur « la mise en place d’un Gouvernement d’union dirigé par un Premier ministre issu des Forces vives (opposition), la tenue d’élections dans un délai de six mois, et la non- candidature des membres du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD – militaire) et du gouvernement de transition aux prochaines élections ».
Conformément au chronogramme de cette clause, après le choix d’un membre des Forces vives, en l’occurrence Jean-Marie Doré, le leader de l’Union pour la Guinée (UPG) comme premier ministre le 18 janvier 2010, suivi de la formation du gouvernement d’union le 20 février dernier, c’était le tour du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Sekou Sylla, d’annoncer la date du premier tour du scrutin présidentiel pour le 27 juin prochain.
Eh bien, au départ, on se demandait si le délai de six mois, qui avait été fixé pour l’organisation de la présidentielle, n’était pas démentiel. Mais voilà qu’après la signature de ces accords, que de temps de perdu pour la désignation d’un premier ministre puis la formation du gouvernement d’union, les Forces vives du pays ayant mis un mois dans les tractations pour désigner un premier ministre entre Jean-Marie Doré et la syndicaliste Rabiatou Diallo, et former ledit gouvernement d’union.
Maintenant qu’on dispose d’une date pour l’élection présidentielle, le compte à rebours a donc commencé en Guinée, et il ne reste qu’à espérer que le délai soit respecté. Dans tous les cas, toutes les conditions semblent être réunies pour une élection libre, transparente et équitable.
La chance pour la Guinée étant que les préparatifs du scrutin avaient déjà été suffisamment engagés avant même l’attentat du 3 décembre 2009 contre le chef de la junte au pouvoir, le bouillant capitaine Moussa Dadis Camara, président du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), par son aide de camp, Aboubacar Diakité, alias « Toumba ».
Au regard de tout cela, la question de la révision les listes électorales étant à l’ordre du jour depuis longtemps, on peut dire que le terrain a déjà été débroussaillé. Il ne s’agira maintenant, en réalité, pour Sékouba Konaté que de faire des réglages pour le respect du calendrier électoral.
En tout cas, la date du 27 juin pour le premier tour de la présidentielle en Guinée est tenable ; surtout que là -bas, contrairement à ce qui se passe en Côte d’Ivoire, tout le monde est citoyen de plein droit et il n’y a pas de président présidentiable qui ne veut pas sortir.
Mais, à côté de la question électorale, demeure celle de la poursuite des auteurs du carnage de septembre 2009, lors d’une manifestation des forces vives contre la candidature du chef de la junte à la présidentielle, qui, selon un rapport de l’ONU, a fait 156 morts et une centaine de viols. – L’observateur Paalga