De nouvelles manoeuvres politiques s'ouvrent cette semaine en Côte d'Ivoire. Après le consensus de la classe politique sur la vérification de la liste électorale provisoire, il reste à surmonter la délicate question du désarmement des ex-rebelles.
D’importantes concertations entrant dans la logique d’une sortie de crise s’ouvrent cette semaine en Côte d’Ivoire. Les principaux obstacles sur lesquels achoppe le processus électoral en cours ont désormais pour noms : vérification de la liste électorale provisoire et désarmement des ex-combattants, nous dit Saint-Claver Oula, notre correspondant à Abidjan.
L’opposition ivoirienne refuse l’audit de la liste électorale provisoire que le camp présidentiel appelle de tous ses vœux. « Nous ne voyons pas la nécessite d’un audit, dès lors que celui-ci a commencé depuis l’affichage des listings provenant de cette liste », dit Alassane Salif Ndiaye, secrétaire général de l’UDPCI, membre du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie te la paix.
Le camp présidentiel contre-attaque. « Celui qui dit qu’il ne faut pas auditer cette liste, c’est qu’il n’aime pas la Côte d’Ivoire, c’est qu’il y ait encore des problèmes en Côte d’Ivoire » rétorque Sokouri Bouhi, responsable des élections au Front populaire ivoire, parti du président Laurent Gbagbo. « Nous FPI, poursuit-il, nous ne voulons pas une deuxième guerre. »
Toutefois, les discussions entre le président de la République, le premier ministre et les acteurs de la classe politique ivoirienne ont débouché sur un accord en fin de semaine dernière. « Les techniciens des structures nationales élargis aux techniciens des partis politiques ont pu convenir d’une méthodologie pour vérifier la liste électorale provisoire et s’assurer qu’elle ne contient pas de fraude » a notamment indiqué le premier ministre Soro.
Reste la délicate question du désarment. L’encasernement des éléments à démobiliser a déjà eu lieu. Encore faut-il pouvoir leur verser cinq cents mille francs à ceux d’entre eux qui auront fait cette option pour solde de tout compte. Les propos tenus en marge du sommet Afrique-France de Nice par le facilitateur des pourparlers inter-ivoiriens, le président burkinabè Blaise Compaoré, laissant entendre qu’il pourrait se retirer si les élections n’étaient pas tenues d’ici la fin de cette année sont venus compliquer un peu plus le problème ivoirien. – VOA