Dans une lettre, l'ancien président nigérien Mamadou Tandja demande à la junte au pouvoir de lui éviter un procès pour des raisons de santé.
Tandja, 72 ans, a été renversé et arrêté par une faction de l'armée en février, après s'être attiré des sanctions internationales en amendant la constitution dans le but de prolonger son mandat présidentiel et d'élargir ses pouvoirs.
Une commission anticorruption formée par la junte en mai passe actuellement des dossiers officiels au peigne fin pour vérifier des allégations de détournement de fonds publics. Elle prévoit ensuite de traduire des suspects en justice.
Dans une lettre datée du 22 juillet et adressée au général Djibo Salou, chef de la junte, Tandja se dit trop malade pour subir un procès.
"Compte tenu de mon état de santé, (...) je vous prie de bien vouloir reconsidérer votre décision de me mettre à la disposition de la justice", écrit l'ancien président, qui est assigné à résidence.
La campagne de remise en ordre de la junte a été bien accueillie en moyenne par les Nigériens et le fait d'épargner un procès à Tandja pourrait semer un vent de colère dans le pays.
La junte a obtenu le soutien de divers pays donateurs en se prononçant pour une évolution vers un régime civil via des élections fixées à janvier 2011.
En juin, Tandja avait dit souffrir de diabète et de cataracte. Dans sa lettre, il dit aussi n'être pour rien dans une plainte déposée par sa famille auprès de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) pour détention arbitraire - ce qui passe pour avoir irrité la junte. - Reuters