La "justice doit être rendue" en Guinée "pour que cesse l'impunité", a affirmé le président de la transition, le général Sékouba Konaté, quelques jours après le premier anniversaire du massacre perpétré par les forces de défense et de sécurité à Conakry.
L'ex-ministre de la Défense de la junte - lui-même absent de Conakry le jour de la tuerie - a évoqué "le triste anniversaire de la tragédie du 28 septembre 2009", dans un discours diffusé samedi par la radio et la télévision d'Etat, pour le 52e anniversaire de l'indépendance de l'ancienne colonie française. "J’implore le pardon de chacun et de tous, au nom de l’indispensable réconciliation nationale (...). Justice doit être rendue aux victimes, justice doit aussi être rendue pour que cesse l’impunité qui est à l’origine de tous les crimes dans notre pays depuis toujours", a-t-il déclaré.
Le général n'avait pas fait de discours le jour même de l'anniversaire de la tuerie et il n'y avait pas eu de commémoration officielle.
Le 28 septembre 2009, un rassemblement pacifique organisé par l'opposition avait été réprimé dans le sang. Le bilan avait été d'au moins 157 morts, des dizaines de disparus, une centaine de femmes victimes de violences sexuelles et plus de 1.000 blessés, selon les organisations de défense des droits humains. Un an après, aucun des principaux responsables du massacre n'a été entendu par la justice.
Une Commission d'enquête internationale a notamment conclu à la "responsabilité pénale individuelle" du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, incriminé pour sa "responsabilité de commandement". - AFP