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Et si le chef de mission des enquêteurs de l’ONU était derrière l’attentat contre Dadis?

Dec 17, 2010

Les événements du 28 septembre 2009 sont qualifiés de regrettables par la majorité des Guinéens. Parmi eux, le Président Moussa Dadis Camara qui n’avait pas hésité de suggérer «la mise sur pied de Commissions d’enquêtes» nationale et même internationale. Malheureusement, à travers ce qui filtre aujourd’hui avec persistance, même si votre site AfricaLog s’était forcé à le minimiser depuis des mois, il ne serait pas exagéré d’affirmer que l’acceptation de la présence des fameux missionnaires des Nations Unies qualifiés d’enquêteurs internationaux a dû être le flanc prêté par Dadis pour sa propre liquidation.

Liquidation, certes politique, donc de la conduite des affaires de l’Etat, mais qui aurait pu entraîner sa disparition physique. En témoignage le geste peu héroïque de Toumba à la date du 3 décembre 2009, lorsqu’il a attenté à la vie du Président Dadis dont il était le protecteur désigné devant Dieu et les hommes.

Que s’est-il passé?

En effet, parmi les propositions du Capitaine Moussa Dadis Camara, aux lendemains des événements du 28 septembre, figurait, comme annoncé plus haut, la mise en place d’une commission d’enquête en collaboration avec l’ONU. Pour faciliter le travail des deux commissions – nationale et onusienne – instructions fermes ont été données par le Chef de l’Etat à tous ceux là qui seront sollicités, à se mettre à la disposition des enquêteurs. Pour joindre l’acte à la parole, le premier à se prêter aux questions des mandataires de Ban Ki Moon sera Dadis lui-même. Jusque-là pas de problème. Suivront d’autres membres du CNDD et du gouvernement pour aider à la manifestation de la vérité.

Arrive le tour de Toumba. Il est accueilli avec des mots qu’il trouve durs de la part du chef de la mission d’enquête: « … mais, ton patron [ndlr : Dadis] te fait porter le chapeau de ces massacres. Il dit ne t’avoir pas donné d’instruction pour te rendre au stade. Que c’est toi qui est allé de ton propre chef, après que tu l’aies empêché d’y aller en lui disant de rester au camp. Le Président nous dit même t’avoir dit qu’il n’est responsable d’aucun de tes actes. C’est pour cela qu’il t’aurait intimé à répondre de tes actes à l’appel des enquêteurs…»

Furieux, Toumba tape du poing sur la table. Il se fâche. Contre, d’abord la façon dont l’enquête est menée, puis contre son patron.

Très psychologues, les enquêteurs, notamment leur chef, l’algérien Mohamed Bedjaoui lâche la phrase cynique et sadique à l’endroit de Toumba : «Qu’est-ce que tu attends pour ne finir avec celui-ci [ndlr : Dadis]. Si tu ne l’abats pas, lui, il va t’abattre»

Cette phrase fera une onde de choc au sein-même de la délégation des enquêteurs de l’ONU. D’ailleurs le sentiment n’était point partagé par les deux autres membres de l’équipe, la burundaise Françoise Ngendahyo Kayiramirwa et la mauricienne Pramila Patten.

Sous cape, on s’interroge sur les raisons de cette phrase irresponsable du "chef". Déjà, quelques jours auparavant, on entendait fuser de cette fameuse commission des phrases comme: «mais, on est déçus de l’ampleur donnée à ce qui est qualifié de massacres... Il y a incohérences dans les propos des gens que l’on a rencontrés… »

Un cadre très au fait des réalités du PNUD n’hésite pas à balancer: «comme l’a dit Tiken Jah Fakoli [ndlr GCI : l’artiste ivoirien], ils [ndlr GCI : les enquêteurs] ont fini de se prononcer avant la tenue des enquêtes. Donc, ils ne pouvaient pas donner un résultat contraire à ce qu’ils avaient avancé avant de venir en Guinée. Ainsi, fallait-il soutenir la version de départ. C’est un semblant d’enquête qu’ils sont venus faire pour qu’on dise qu’ils se sont rendus sur les lieux. Ils ont fait des déclarations qu’il fallait appuyer ici. Malheureusement, Dadis avait déjà accepté le principe de l’enquête. S’il l’avait refusée, il n’y aurait pas eu de problème. On se serait limité au stade des condamnations formelles. Les Etats étant souverains, on ne pouvait donc violer ni l’espace aérien encore moins terrestre de la Guinée pour quelque enquête que ce soit … On n’allait peut être demeuré dans une situation de blocage, mais ils n’auraient pas l’occasion de dire "on a rencontré tel, on a rencontré tel…". Ces enquêteurs ont rencontré certaines personnes, cela est vrai. Mais le rapport est en porte à faux avec leurs premiers sentiments. Ils avaient dit être déçus dans leurs rencontres sur le terrain. Le compte rendu colle avec ce qu’ils ont déclaré, eux. Mais ce n’est pas la réalité. Je veux dire par là que le rapport n’est pas fidèle ; ce n’est pas conforme à ce qu’ils ont fait comme enquête. »

Un autre haut fonctionnaire ne s’est pas empêché de lâcher, amer, ces mots: «ce sont "nos enquêteurs" qui ont failli mettre le feu dans mon beau pays … »

Entre le 25 novembre (début de l’enquête) et le 4 décembre 2009 (la fin de l’enquête), beaucoup d’eau aura finalement coulé sous le pont. On apercevra même dans la nuit du 3 décembre 2009, date de la tentative d’attentat de Toumba contre Dadis, le cortège de la commission onusienne dans les parages du Ministère de l’Administration du Territoire et des Affaires politiques direction vers le Novotel GHI.

Pourquoi cette présence dans la Commune de Kaloum, alors qu’ils logeaient dans une villa à la cité ministérielle, dans la commune de Dixinn ? Peu de temps après, ils ont repris leur avion pour quitter la Guinée. Mission accomplie !

Alors, et si les enquêteurs de l’ONU étaient plutôt des "pions à la solde" … ?
Ces informations ne sont certes pas de Wikileaks cependant, elle garde leur actualité et leur véracité. - AfricaLog.com