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Il n’est "pas encore trop tard" pour intervenir en Libye selon Paris

Mar 16, 2011

Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a affirmé mercredi sur son blog que "plusieurs pays arabes" étaient prêts à "une participation effective" à une opération militaire en Libye, ajoutant qu'il n'était "pas encore trop tard" pour intervenir.

"Seule la menace de ‘?emploi de la force peut arrêter Kadhafi. C’est en bombardant, avec les quelques dizaines d’avions et d’hélicoptères dont il dispose réellement, les positions de ses opposants que le dictateur libyen a renversé la balance", écrit le chef de la diplomatie française.

"Nous pouvions neutraliser ses moyens aériens par des frappes ciblées. C’est ce que la France et la Grande-Bretagne proposent depuis deux semaines", poursuit-il.

"A deux conditions: obtenir un mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies, seule source de droit international en matière d’usage de la force; agir non seulement avec le soutien mais aussi la participation effective de pays arabes. Cette deuxième condition est en voie d’être remplie: plusieurs pays arabes nous ont assuré qu’ils participeraient", ajoute-t-il.

Interrogé lors d'un point de presse, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, n'a donné aucune précision sur les pays qui seraient ainsi prêts à s'engager.

En recevant ses homologues ministres des Affaires étrangères du G8, lundi et mardi à Paris, Alain Juppé avait reconnu qu'il n'avait pas réussi à les convaincre de soutenir une intervention militaire pour stopper l'avancée des troupes fidèles à Mouammar Kadhafi vers Benghazi, fief des rebelles.

"La France, avec la Grande-Bretagne et le Liban viennent de déposer, à New York le projet de résolution qui nous donnerait le mandat attendu. Le président de la République (Nicolas Sarkozy) et le Premier ministre britannique (David Cameron) viennent d’appeler solennellement les membres du Conseil (de sécurité de l'ONU) à l’examiner et à l’adopter", précise Alain Juppé.

"Il est souvent arrivé dans notre histoire contemporaine que la faiblesse des démocraties laisse le champ libre aux dictatures. Il n’est pas encore trop tard pour faire mentir cette règle", estime-t-il.
Les deux options militaires régulièrement évoquées sont les frappes ciblées pour immobiliser l'aviation du dirigeant libyen et la zone d'exclusion aérienne, c'est à dire l'interdiction de tout ou partie de l'espace aérien libyen aux avions ou hélicoptères militaires.

La Ligue arabe avait affirmé samedi que le régime libyen avait "perdu sa légitimité" du fait des "violations dangereuses" commises contre son peuple, et appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à autoriser la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne en Libye.

Le projet de résolution du Conseil de sécurité actuellement discuté à New York comporte une partie proposée par le Liban au nom de la Ligue arabe et appelant à une zone d'exclusion aérienne pour protéger les civils. Une autre partie, rédigée par la France et la Grande-Bretagne, appelle à des sanctions renforcées contre le régime Kadhafi.

"La France concentre actuellement ses efforts sur le Conseil de sécurité pour obtenir une résolution, avec des mesures concrètes et opérationnelles, nous permettant, le plus vite possible, de protéger les populations civiles actuellement menacées", a déclaré Bernard Valero.

La situation en Libye devait également être évoquée mercredi à Paris, lors d'un entretien entre Alain Juppé et son homologue des Emirats arabes unis, Cheikh Abdallah Ben Zayed. - AFP