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Cellou Dalein Diallo passe à l’offensive après un retour mouvementé

Apr 08, 2011

Ce jeudi 7 avril, à Conakry, le président de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée), Cellou Dalein Diallo, a fait sa première sortie médiatique, après un séjour de près de quatre mois à l’extérieur de la Guinée. C’est un Cellou Dalein très remonté qui s’est insurgé contre la répression des militants et sympathisants de son parti, par les services de maintien d’ordre, dimanche dernier, lors de son retour au bercail.

Il a également condamné, «avec la dernière énergie, ces violences perpétrées contre de paisibles citoyens, en violation flagrante des lois de la République et des libertés fondamentales.» Et de mettre en garde «toute gouvernance qui ne respecterait pas les droits des Guinéens, pour dresser les Guinéens les uns contre les autres.» Le leader de l’UFDG rappelle aux autorités actuelles du pays de jamais oublier que «le sentiment d’exclusion et de discrimination, crée le besoin de violence.» Il conseille «à ceux qui ont utilisé avec cynisme tous les moyens pour atteindre leur objectif de pouvoir, de retrouver la sagesse nécessaire à la préservation du tissu social et à la sauvegarde de la cohésion nationale.»

Toutefois, déclare Cellou Dalein Diallo, l’UFDG est disposé à tous les compromis pour sauvegarder la paix et l’unité de la nation, dans le respect du droit, des libertés, des principes et règles démocratiques. Il pense qu’il aura une autre occasion, pour montrer combien de fois le nouveau pouvoir est « inefficace et illusoire, par son impréparation à gouverner et son impuissance à faire face aux nombreux défis socio-économiques » auxquels font face, au quotidien, les Guinéens.

D’un ton grave, il martèle: «Que les responsables de cette forfaiture ne se trompent pas en croyant que nous avons accepté l’inacceptable par fatalisme ou par résignation, notre choix de la paix et de la stabilité pour notre pays et pour la sous-région, tient de notre sens de responsabilité que le monde entier a d’ailleurs reconnu et salué. Nous maintenons notre position à cet égard.»

Il dénonce ceux qui ont utilisé «tous les moyens pour atteindre leur objectif» et soutient que leur «parti pris, au lieu d’inspirer à ceux qui en ont tiré profit, un discours rassembleur, pour que la nation se retrouve avec elle-même, après les profondes blessures causées par l’arme électoraliste et démagogique, de l’empoisonnement bidon, c’est plutôt l’arrogance, la haine, l’intolérance et l’affrontement qu’ils exacerbent…»

Pourtant, croit-il savoir, dans les mémoires collectives, « 2010 aura été une année d’une profonde déception, pour le revers d’espérance politique et d’une grande colère pour les injustices et les violences» dont des Guinées ont fait l’objet… Il a une pensée effective pour toutes les victimes des violences enregistrées. Une minute de silence a été observée en hommage aux morts.

Parlant de l’accueil qu’il a fait l’objet de la part de ses militants et sympathisants, le dimanche 3 avril, et de la répression qui en a résulté, Cellou Dalein Diallo a rappelé que son parti, suite à la demande pressante de ses militants de l’accueillir, a pris toutes les dispositions pour que la réception se déroule dans les meilleures conditions possibles. Des correspondances ont été adressées aux autorités communales de Matoto, Dixinn et Ratoma, d ‘où son cortège a suivi. Même que d’autres lettres ont été adressées à l’Etat-major de la gendarmerie et au Ministère de la sécurité, pour leur demander d’encadrer le cortège du Président de l’UFDG, de l’aéroport de Conakry-Gbessia à sa résidence, située dans le quartier de Dixinn-Port. « Dans tous ces courriers, a souligné Cellou Dalein, il a été précisé qu’il s’agissait d’une simple réception comme on a l’habitude d’en faire à chaque fois qu’un leader revenait au pays après quelques temps passés à l’étranger. Mais, a-t-il poursuivi, à la surprise générale, c’est le Gouverneur de Conakry qui adresse une lettre à l’UFDG pour interdire la réception, alors qu’en la matière, il n’a aucune compétence. De surcroît, le jour de l’arrivée du Président de l’UFDG, le gouverneur, accompagné du Général Toto Camara, (ministre de la sécurité et de la protection civile NDLR), s’est personnellement rendu sur le terrain, pour diriger les opérations d’arrestation et de répression des citoyens venus accueillir leur leader.»

Selon Cellou Dalein Diallo, une soixantaine de personnes, a fait l’objet d’arrestation. Il s’agit notamment de Mme Yarie Briki Camara, présidente des mareyeuses de Guinée, Mme Soumah Fatoumata, Présidente des femmes UFDG de Matam et Mme Fanta Traoré, présidente des femmes UFDG de Dixinn. «Ces femmes continuent de subir des traitements humiliants et dégradants dans les locaux des services de police et de gendarmerie,» a dit le Président de l’UFDG.

Qui ajoute qu’au cours de la brutale répression, les forces de l’ordre n’ont pas hésité à faire usage de leurs armes à feu, qui a fait «au moins 27 blessés dont 2 dans un état très grave. M Diallo Zakariaou, âgé de 35 ans, qui avait reçu une balle à la gorge, décédera au CHU de Donka, des suites de ses blessures.»

Il a profité de la rencontre pour présenter ses condoléances à la famille éplorée et à tous ses militants, avant de les inviter à faire de demain, vendredi 8 avril, une journée de prières et de recueillement pour le repos de l’âme du disparu et de toutes les victimes des violences politiques.

Son parti «exige la libération, sans délais et sans condition, de toutes les personnes arbitrairement arrêtées lors de la réception de son Président. L’UFDG a lancé un appel à ses militants et sympathisants et à tous les Guinéens épris de paix, de liberté et de justice, « pour s’opposer à l’instauration d’une nouvelle dictature » en Guinée. Il a enfin demandé à la communauté internationale, « d’user de toute son influence pour amener le nouveau pouvoir à respecter les droits de l’homme ainsi que les règles et principes démocratiques.»

Il est à rappeler que les autorités guinéennes ont nié la répression par des tirs à balles réelles des militants et sympathisants de l’UFDG, qui se sont mobilisés dimanche dernier pour accueillir Cellou Dalein Diallo, le président du parti. Un extrait de la déclaration des officielles: «Nous tenons à préciser que les services de police et de gendarmerie n’ont pas fait usage d’armes à feu. Aucun cas de décès ou de blessure par balle n’a été porté à notre connaissance.»

Cellou a dit ne pas dévoiler les moyens par lesquels il compte utiliser pour «le respect des libertés fondamentales et pour l’instauration d’un véritable Etat de droit et démocratique en Guinée.»

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