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Des ONG dénoncent la torture en Guinée

Nov 15, 2011

Dans un rapport titré «torture la force fait loi: étude du phénomène tortionnaire en Guinée», présenté ce mardi 15 novembre et produit avec l’aide de l’Union Européenne par l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT-France), et trois ONG guinéennes de défense des droits de l'Homme à savoir l’Association des Victimes, Parents et Amis du 28 septembre 2009 (AVIPA), les Mêmes Droits pour Tous (MDT), l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH), dénoncent la torture en Guinée.

«Le choix de la Guinée a été déterminé en raison, d’une part, de notre connaissance ancienne de la pratique de la torture dans ce pays et de nos actions de plaidoyer et, d’autre part, de notre travail de recueil de témoignages de Guinéens qui à l’occasion de leur demande d’asile en France ont fait état de tortures» selon ACAT.

Selon ce rapport, «près d’un an après l’élection d’Alpha Condé à la présidence de la République de Guinée en décembre 2010, à l’issue d’un scrutin démocratique, le phénomène tortionnaire existe toujours en Guinée….. Le premier président élu démocratiquement a promis d’entreprendre des réformes du secteur de la défense et de la sécurité ainsi que de celui de la justice en vue de rendre ses forces républicaines et faire de l’état de droit une réalité. Pourtant, la torture perdure en toute impunité».

Les ONG estiment que «les victimes n’ont également reçu aucune réparation ni indemnisation de la part des autorités guinéennes».

Il faut néanmoins rappeler que des leaders politiques victimes de la répression militaire du 28 septembre 2009 à savoir Cellou Dalain Diallo de l’UFDG, Sidya Toure de l’UFR et Jean Marie Doré de de l’UPG ont perçu des milliards de francs d’indemnisation selon des sources concordantes.

«Le 23 août 2011, Claude Pivi a été élevé au rang de chevalier de l’ordre national de mérite de la République en signe de reconnaissance pour la défense de la résidence privée du chef de l’État, attaquée par un groupe de militaires armés dans la nuit du 18 au 19 juillet 2011…. Cette distinction d’un homme soupçonné de crimes relevant du droit international est le dernier signe montrant que l’impunité est encore la règle en Guinée», souligne le rapport.

En conclusion, les ONG tire la sonnette d’alarme: «la Guinée est aujourd’hui à un tournant important de son histoire. Alors que le pays se dirige vers des élections législatives – prévues le 29 décembre 2011 – dans un climat politique tendu, le risque d’une dégradation de la situation des droits de l’homme y est réel».

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