Les Maliens doivent exiger la restauration des institutions dans leur pays, après le coup d'Etat de militaires qui est un acte réactionnaire, a affirmé vendredi Soumaïla Cissé, leader politique et ex-président de l'organisation régionale ouest-africaine Uémoa.
Le putsch contre le régime du président Amadou Toumani Touré, annoncé jeudi par une junte composée essentiellement d'hommes du rang, est l'acte réactionnaire le plus bas de l'histoire politique du Mali au cours des 20 dernières années, affirme M. Cissé, chef de l'Union pour la République et la démocratie (URD), dans une déclaration.
Au nom du Mali, je nous invite à nous tenir debout et à exiger la restauration des institutions et le respect des règles républicaines, ajoute l'homme politique, candidat à l'élection présidentielle initialement programmée le 29 avril et annulée par le putsch.
L'ex-président de la Commission de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) réclame le respect du processus électoral tel qu'il était prévu dans son pays de plus de 15 millions d'habitants.
Notre calendrier républicain prévoit des élections présidentielles le 29 avril et des élections législatives le 1er juillet 2012. Pourquoi donc vouloir se substituer aux choix que les Maliennes et Maliens exerceront, en toute légalité, dans 35 jours ?, demande-t-il.
L'heure est (...) suffisamment grave pour que tous les Maliens et Maliennes se lèvent pour exiger la restauration des institutions légales et la tenue, à date échue, d'élections libres et transparentes pouvant conduire à des alternances démocratiques, insiste-t-il.
Jeudi, une junte composée essentiellement d'hommes du rang, a annoncé avoir déposé le président Touré, dissous toutes les institutions du pays et suspendu la Constitution, après une mutinerie marquée par des combats avec des soldats loyalistes près du palais présidentiel à Koulouba (proche de Bamako).
Dans sa déclaration, Soumaïla Cissé indique avoir échappé à une arrestation, dans la nuit de mercredi à jeudi, par des hommes en tenue militaire qu'il n'a pas clairement identifiés, laissant toutefois entendre qu'il s'agirait de soldats mutinés.
Venus, sans succès, m'arrêter, (ils) ont détruit tout ce qui pouvait l'être chez moi à Bamako, affirme-t-il, sans autres précisions.
Sur son compte d'un site de réseau social, il donne plus de détails.
Aux environs de 02H30, une dizaine d'hommes en armes ont attaqué, vandalisé et pillé mon domicile. Des jeunes de l'URD venus à notre secours ont essuyé des tirs d'armes automatiques et des menaces ont été proférées à l'aide de pistolets et de fusils, explique-t-il.
J'ai pu quitter les lieux à temps et je suis à l'abri ainsi que l'ensemble de ma famille, ajoute-t-il.
Dans une déclaration commune diffusée vendredi, l'URD et neuf autres partis politiques maliens ont condamné le putsch qui constitue un recul grave pour la démocratie au Mali, et exigé le retour à une vie constitutionnelle normale.
Dans des textes distincts, l'ex-Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta et l'ex-ministre des Affaires étrangères Tiébilé Dramé, tous deux chefs de partis, avaient aussi dénoncé le coup d'Etat. – AfricaLog avec agence