La garde présidentielle fidèle au président déchu Amadou Toumani Touré a affronté lundi les forces de la junte militaire au pouvoir depuis le coup d'Etat du 22 mars au Mali pour tenter de s'emparer d'une partie de Bamako, ont rapporté des témoins et un responsable de la junte.
A la suite de la signature de l’accord-cadre entre la junte malienne et la CEDEAO marquant le retour à l’ordre constitutionnel au pays, le Président en exercice de l’institution sous-régionale a fait une déclaration dans laquelle Alassane Ouattara annonce «la levée immédiate de toutes les sanctions contre le Mali » ce, « en accord avec ses pairs».
Voici ce communiqué du Président en exercice de la CEDEAO:
Le président de l'Assemblée nationale du Mali, Dioncounda Traoré, qui doit diriger son pays aux termes de l'accord conclu entre la junte et la médiation burkinabè pour le transfert du pouvoir à des civils, est arrivé samedi en fin de journée à Bamako.
Les insurgés touaregs, qui ont pris le contrôle du nord du Mali, ont annoncé vendredi l'indépendance de la nation Azawad, invoquant 50 ans de mauvaise gouvernance du pays et la charte de l'ONU sur les droits des peuples autochtones.
La convention nationale qui devait s'ouvrir jeudi à Bamako à l'initiative de la junte militaire malienne a été reportée, les putschistes affirmant avoir consulté différentes parties qui ont souhaité une meilleure préparation matérielle.
Le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la république (FDR) qui regroupe partis politiques et organisations de la société civile, a rejeté mercredi la convention nationale.
Le chef de la junte la junte malienne, le capitaine, Amadou Sanogo a dit que concernant le président renversé, compte tenu des éléments dont nous disposons, M. Amadou Toumani Touré (dit ATT) pourrait être l'objet de poursuites judicaires pour haute trahison et malversation financière. Son dossier sera transmis aux autorités compétentes pour donner la suite appropriée.
La junte au pouvoir depuis le 22 mars au Mali a "pris acte" des sanctions imposées lundi par l'Afrique de l'Ouest, "rappelant" cependant que "l'urgence est le recouvrement de l'intégrité territoriale "après l'avancée de rebelles touareg et de groupes armés dans le nord.
Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a affirmé lundi à Dakar que la France ne s'engagera pas militairement au Mali, où la situation se dégrade très rapidement, mais elle est prête à une aide logistique. Il appartient à la Cédéao d'en décider.
Les rebelles touareg sont entrés dimanche dans Tombouctou, dont la chute annoncée consacre leur mainmise sur la quasi-totalité du nord-est du Mali. A Bamako la junte militaire en déroute a promis son retrait et un gouvernement de transition sans toutefois fixer de calendrier.
La principale composante de la rébellion, le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), a annoncé avoir pris le contrôle de Tombouctou, dernière ville du nord-est du Mali encore sous contrôle gouvernemental.
La junte prête au dialogue après une rencontre avec le Président du Faso. Une mission de la junte malienne a rencontré le Président du Faso, Blaise Compaoré le samedi 31 mars 2012 à Ouagadougou. La délégation du CNRDRE est composée du Colonel Moussa Coulibaly, du Capitaine Adama Diarra et du Lieutenant Amadou Konaré.