La gendarmerie a dispersé jeudi à Lomé un rassemblement contre un projet de loi qui imposerait de nouvelles restrictions à l'organisation de manifestations, faisant une cinquantaine de blessés selon l'opposition togolaise.
Les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes contre plusieurs centaines d'opposants rassemblés dans le centre de la capitale, a constaté un correspondant de l'AFP.
Jean-Pierre Fabre, Secrétaire général et candidat de l'Union des forces de changement (UFC) à la présidentielle du 4 mars, a fait état de sanctions, jeudi sur la radio locale Fréquance 1, contre les membres du parti devant se retrouver dans le gouvernement de large ouverture politique attendu au Togo.
Des milliers de partisans de l'opposition au Togo ont défilé à nouveau samedi dans les rues de Lomé contre la réélection du président Faure Gnassingbé le 4 mars, avant de se disperser dans le calme, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les forces de l'ordre ont dispersé mardi à Lomé une manifestation interdite de l'opposition togolaise, qui entendait contester dans la rue la réélection du président sortant Faure Gnassingbé mais n'a pu mobiliser que quelques centaines de personnes.
Par ailleurs, 11 personnes ont été interpellées dans la matinée et des ordinateurs saisis dans un bureau du principal parti de lopposition, lUnion des forces du changement (UFC).
Le président sortant du Togo Faure Gnassingbé a remporté l'élection présidentielle du 4 mars avec 60,92% des voix, a annoncé samedi la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Faure Gnassingbé, 43 ans, a recueilli 1.243.O44 voix lors de ce scrutin à un tour, et son principal adversaire, l'opposant Jean-Pierre Fabre, 692.584 voix (33,94%), sur 2.040.546 suffrages exprimés, selon un document transmis à la presse par la Céni.
Le camp présidentiel et le principal parti d'opposition togolais ont chacun revendiqué vendredi la victoire à l'élection présidentielle, provoquant une montée de la tension dans le pays, en l'absence de tout résultat officiel plus de 24 heures après le scrutin.
"Sur la base du décompte provenant de diverses préfectures, le candidat de l'UFC a remporté en moyenne de 75 à 80% des suffrages", a déclaré Fabre.
"Nous en déduisons que nous avons remporté l'élection présidentielle du 4 mars 2010", a ajouté le candidat de l'Union des Forces pour le changement.
Le scrutin de jeudi est considéré comme un test pour la démocratie dans une région où violences et coups d'Etat se sont multipliés ces dernières années.
La principale coalition de l’opposition a démontré sa force de mobilisation électorale, mardi soir à Lomé, deux jours avant le scrutin présidentiel, en réunissant plus de 15.000 personnes chantant "43 ans (de pouvoir du RPT), ça suffit".
De son côté, le président sortant Faure Gnassingbé a de nouveau appelé les Togolais à ne pas contester les résultats du scrutin à venir, au cours dun grand meeting dans l’après-midi à Kara (420 km de Lomé), selon les médias locaux.
Que l'élection présidentielle de jeudi au Togo "se déroule sans violences", c'est ce que répète Faure Gnassingbé, cinq ans après le bain de sang qui avait suivi son élection contestée à la présidence. Ses opposants répondent: "élections sans fraudes = élections sans violences".
A l'aéroport de Lomé, le portrait du général Gnassingbé Eyadéma - qui dirigea le Togo sans partage pendant 38 ans jusqu'à sa mort en 2005 - accueille toujours les arrivants.