"Des centaines de personnes ont été massacrées" fin mars à Duékoué, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, et les "exactions continuent", a déclaré dimanche à l'AFP à Paris par téléphone depuis Duékoué, François Danel, directeur général de l'ONG Action contre la faim (ACF).
Selon l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch, « le nouveau président doit discipliner les forces de sécurité et garantir leur neutralité politique (…) Les recherches menées laissent penser que les forces de sécurité ont fait preuve de manque de neutralité dans leur réponse aux violences politiques et ethniques ».
Le rapport de Human Rights Watch du 29 novembre 2010 in intégralité
International Crisis Group (ICG), ONG internationale qui travaille pour la prévention et la résolution des conflits armés, a accusé les Forces de l’ordre « d’attaques systématiques contre les militants de Cellou Dalein Diallo, dans les violences post-électorales, avec à la clé 12 morts.»
Des organisations de défense des droits de l'homme estiment que les autorités guinéennes doivent sanctionner les abus commis par les forces de sécurité à la suite d'informations faisant état d'un mort et de dizaines de blessés atteints par des tirs à balles réelles utilisées pour disperser des manifestations politiques.
Lors d’un point de presse à Genève, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HDCH) « reconnaît que les autorités ont eu une tâche difficile face aux manifestations du 18-20 octobre, qui dans certains cas ont dégénéré en violences, y compris des jets de pierre, des pneus brûlés et l’érection de barricades bloquant les rues, ce qui a eu pour conséquence de faire 10 blessés parmi les forces de l’ordre».
Tirs, jets de pierre et barricades: le climat se tend à cinq jours du second tour de l'élection présidentielle en Guinée, jetant le doute sur un vote censé sceller le retour à un régime civil après le putsch de décembre 2008.
L’Alliance Cellou Dalein Diallo accuse le président de la commission électorale (Ceni) d’être militant du Rassemblement du Peuple de Guinée de son concurrent Alpha Condé et menace de boycotter le scrutin de dimanche.
Des milliers de femmes manifestaient leur deuil et leur colère jeudi à Jos, quatre jours après les tueries intercommunautaires qui ont ensanglanté la région, tandis que l'armée, sous le feu des critiques, a nié toute défaillance ou négligence.
Toutes habillées de noir en signe de deuil, agitant des branches de manguier en signe de paix, les manifestantes convergeaient vers le siège du gouvernement local de l'Etat du Plateau, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Le médiateur et président burkinabè Blaise Compaoré tentait lundi à Abidjan de dénouer la crise politique ivoirienne, encore marquée par des violences après une semaine de manifestations d'opposition.
Parrain de l'accord de paix de 2007, M. Compaoré a été reçu par le président Laurent Gbagbo à son arrivée à la mi-journée. Il devait s'entretenir aussi avec le Premier ministre Guillaume Soro, chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) et les chefs de l'opposition Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara.