Les unités loyalistes de l'armée burkinabè qui se sont positionnées à Ouagadougou ont affirmé mardi avoir les moyens d'attaquer les putschistes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), dans un communiqué signé des chefs de corps de l'armée.
Les forces armées nationales qui sont arrivées depuis hier à Ouagadougou auraient pu dès leur entrée en ville attaquer le Régiment de sécurité présidentielle et elles en avaient les capacités et les moyens, affirment les chefs des unités qui depuis la province avaient convergé dans la nuit de lundi à mardi sur la capitale.
La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a exhorté mardi les membres de la garde présidentielle au Burkina Faso, qui ont mené un coup d'Etat contre le gouvernement de transition, à déposer inconditionnellement leurs armes.
L'UE lance un appel à tout faire pour éviter des confrontations armées, a ajouté Mme Mogherini dans un communiqué alors que des chefs de corps de l'armée ont annoncé lundi soir qu'ils faisaient route avec leurs troupes sur Ouagadougou pour désarmer de gré ou de force les putschistes.
Le chef des putschistes au Burkina Faso, le général Gilbert Diendéré, a déclaré mardi être en discussions avec les chefs de l'armée du pays pour faire partir les unités de province arrivées dans la nuit à Ouagadougou, dans une interview. Selon une source diplomatique le général Gilbert Diendéré négocie sa reddition.
On continue les discussions pour les faire partir, a déclaré le général alors que l'armée, entrée sans résistance dans la nuit de lundi à mardi dans Ouagadougou, négocie la reddition des putschistes de la garde présidentielle.
Le Premier ministre de la Transition Isaac Zida, aux mains des putschistes depuis le coup d'Etat, a été libéré mardi matin alors que l'armée burbinabè, entrée dans la capitale pendant la nuit, négociait leur reddition, a-t-on appris de sources concordantes.
Le Premier ministre a été libéré et a pu quitter le palais présidentiel de Ouagadougou pour rejoindre son domicile officiel dans le quartier des ministères de la capitale, ont affirmé une source de la gendarmerie et une autre proche de son aide de camp.
L'armée burkinabè est entrée sans résistance dans la nuit de lundi à mardi dans Ouagadougou où elle négociait la reddition des putschistes de la garde présidentielle, a indiqué un haut responsable de la gendarmerie.
Tous les corps (d'armée mobilisés lundi pour marcher sur la capitale) sont entrés à Ouagadougou, dans la nuit a déclaré le colonel Serge Alain Ouédraogo, chef adjoint de la gendarmerie burkinabè.
Près de 300 forces spéciales françaises stationnées à Ouagadougou sont activitées et en état d’alerte selon une source sécuritaire. 3 colonnes de l'armée burkinabè, loyales au régime de transition du président Kafando sont en route sur Ouagadougou.
L’armée loyaliste a demandé au putschiste Gilbert Diendéré et ses hommes de désarmer. Le président tchadien Idriss Deby Itno habitué dans la lutte contre les terroristes de Boko Haram a demandé aux apprentis putschistes de rentrer dans les casernes.
Les présidents du Niger et du Tchad ont demandé lundi aux militaires putschistes du Burkina Faso de regagner les casernes et de céder le pouvoir au régime de transition burkinabè qui a été renversé par le coup d'Etat du 17 septembre.
Qu'ils (militaires putschistes) déposent les armes et qu'ils regagnent les casernes, et qu'ils laissent la transition aboutir conformément au programme qui a été déjà établi, a affirmé le président tchadien Idriss Déby Itno en visite au Niger, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue nigérien Mahamadou Issoufou.
Le président François Hollande a appelé lundi les forces impliquées dans le putsch au Burkina Faso à déposer immédiatement les armes et à rendre le pouvoir aux autorités légitimes, a indiqué la présidence française dans un communiqué.
Le chef de l'Etat a appelé l'ensemble des forces impliquées dans le putsch à déposer immédiatement les armes et à rendre le pouvoir aux autorités légitimes, faute de quoi elles devraient en assumer toutes les conséquences, selon le communiqué.
Le président de transition du Burkina Faso Michel Kafando s'est dit lundi très réservé sur le projet de sortie de crise présenté par la médiation ouest-africaine, à l'issue de discussions auxquelles il dit ne pas avoir été associé.
Je suis très réservé sur ce projet d'accord qui laisse sans solution des problèmes de fond, a déclaré le président Kafando, qui s'exprimait pour la première fois depuis le coup d'Etat du 17 septembre, sur les ondes de la radio RFI.
Il y a beaucoup de problèmes de fond qui sont posés, a-t-il souligné, sans les détailler.
Le général Gilbert Diendéré, à la tête des putschistes au Burkina Faso, a déclaré lundi qu'il respecterait l'accord de sortie de crise controversé de la médiation régionale qui prévoit le retour à la tête du pays du régime renversé le 17 septembre.