Depuis quelques jours, on assiste à une nouvelle situation sur le terrain politique. Notamment, dans le camp du duo Cellou Dalein Diallo – Sidya Touré. Le premier qui se considère comme le leader naturel de l’opposition à conduire la candidature unique de cette mouvance si le principe de la candidature unique est accepté. Et le premier affirme à tout bout de champ que «Les Guinéens ont compris que l’UFDG est le parti de l’alternance politique en 2015».
De l’autre côté, le second estime, sans le dire ouvertement, que l’alternance tant souhaitée devrait commencer au sein de l’opposition d’abord. Certains de ses proches estiment d’ailleurs et le crient sur tous les toits que la "valeur" ou la "popularité" de Cellou Dalein Diallo a été évaluée à la faveur de la présidentielle de 2010, et qu’il est venu le temps de changer de porteur du "brassard de capitaine". Et que le "nouveau porteur" devrait être leur champion, Sidya Touré.
Cette position a été confortée par la récente sortie du leader de l’UFDG à Chicago, sortie qualifiée par beaucoup de « malencontreuse ». En rappel, ce dernier avait déclaré, dans l’euphorie de la retrouvaille de ses militants et sympathisants, qu’«Il faut que l’on se batte sinon, en 2015 ce sera très dur. Il faut oser. En tout cas en Guinée, jeunes et vieux sont déterminés. Il faut qu’on ait beaucoup d’argent pour que l’on gagne et si on gagne, que l’on puisse relever les défis. Et pour que l’on puisse vaincre, il faut que l’on s’assure que nous sommes aidés».
Prenant ainsi à témoin un transfuge présent à ses côtés, le Président de l’UFDG a scandé: «A nous seuls, il nous est difficile de gagner. Je crois que l’on comprend ce que je veux dire ? Nous poursuivons nos actions là -bas [en Guinée ; NDLR]. Beaucoup de personnes sont libres maintenant. Dr Ousmane Bangoura est là . La Basse Guinée est à l’aise maintenant. Ils sont conscients qu’ils ont été trompés [par le pouvoir actuel ; NDLR] et qu’ils ont souffert, raison pour laquelle ils reconnaissent qu’entre eux et nous, ce sont des relations qui durent depuis un siècle».
Et Cellou Dalein Diallo de lâcher: «On s’est rendu en Basse Guinée et on a été bien accueilli et nos relations sont au beau fixe. (…) On s’est compris. Ils disent qu’ils voteront pour nous et qu’en cas de guerre, ils nous aideront. Sans eux, ce serait difficile».
Les propos ont-ils été mal exprimés en trahissant sa propre idée? Toujours est-il qu’ils sont perçus comme «dangereux» de la part de celui qui veut diriger le pays. Au point que même son proche allié s’est démarqué de lui.
Sidya Touré souligne que «Si nous sommes dans un débat politique, dans ce cas, le communautarisme n'a pas sa place. Comme vous le savez, je n'ai pas l'habitude de communiquer sur ce sujet. La Basse Guinée, dont je suis ressortissant, n'est engagée auprès d'aucune communauté pour en combattre une autre. Cela [cette déclaration de Cellou Dalein Diallo ; NDLR] est contraire à tout ce que l'on a toujours prôné dans cette région, qui est le vrai creuset de l'unité nationale de notre pays».
Au fur et à mesure qu’approche l’échéance de 2015, la démarcation se fait sentir entre leaders de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo et de l’UFR, Sidya Touré. Attendons de voir la suite surtout que l’Union de la Basse Guinée vient de réagir en prenant le contre pied des affirmations de Cellou Dalein Diallo: «Le porte-parole du Kuntigui [le Chef en langue soso ; NDLR] de la Basse-Guinée, El hadj Abou Issiaga Bangoura, premier Secrétaire chargé de la mobilisation des fonds du bureau exécutif (BE) de l’Union de la Basse-Guinée déclare: Ni le cabinet du Kuntigui, Ni le Bureau Exécutif de l’U.B.G (Union de la Basse-Guinée), N’ont été associés de près ou de loin aux déclarations faites par Dr Ousmane Bangoura, ancien Préfet, à une alliance entre la Basse-Guinée et le Fouta pour faire faire la guerre aux autres communautés. Cette déclaration est un danger pour notre communauté qui se veut garante d’une paix sociale durable pour toutes les communautés guinéennes».
Poursuivant, «La Basse-Guinée met donc en garde tous ceux qui encouragent de telles initiatives», et le document de souligner: «La Basse-Guinée fait confiance à ceux de ses fils et filles qui ont fait et peuvent encore faire la fierté de ce pays, elle soutient celui pour lequel elle a donné son vote lors de la présidentielle de 2010 et des législatives de 2013: Monsieur Sidya Touré».
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