Les opérations militaires lancées en Libye pour protéger les populations civiles, victimes de la répression de Kadhafi ont pris une autre tournure qui inquiète certains pays africains.
Pour certains sceptiques, si le pétrole était concentré à Bengazhi, la France aurait demandé la protection des insurgés et des populations civiles et la création de «l’Etat du Benghazi».
Il faut rappeler que tous les pays africains, membres du conseil de sécurité de l’ONU, à savoir le Gabon, le Nigéria et l’Afrique du Sud ont voté pour l’autorisation de la force.
Le président Jacob Zuma qui a autorisé l’utilisation de force à travers le vote de son pays à l’ONU a nuancé sa décision en lançant un avertissement contre l'intervention militaire de la coalition internationale, estimant qu’il faut respecter les termes de la résolution de l’ONU qui impose une zone d’exclusion aérienne et non le renversement du régime de Kadhafi.
Le président ougandais Yoweri Museveni a fustigé la politique de deux poids deux mesures de l'occident sur le conflit en Libye.
Selon Museveni, l’occident ferme les yeux sur un cas similaire à Bahreïn, un des pays pro-occidentaux avec une base militaire américaine. Le régime en place est entrain de mater les insurgés qui demandent le changement.
Kadhafi est un dictateur qui pompe l’argent dans l’économie de certains pays pauvres d’Afrique sub-saharienne. L’Afrique profite de la dictature libyenne comme les occidentaux profitent de la dictature à Bahreïn.
Certains dirigeants africains comme Zuma et Museveni ont compris. C’est certainement pour cette raison que Jacob Zuma insiste pour que la communauté internationale protége les populations civiles et laisse le «roi des rois» tranquille. Si Kadhafi tombe l’Afrique sub-saharienne pourrait perdre.
Dans la crise ivoirienne, le président français Nicolas Sarkozy avait fait le déplacement à Addis-Abeba pour dire aux dirigeants africains c’est l’Union africaine qui va décider de l’issue de la crise. L’UA a décidé que Ouattara est le vainqueur des élections. Paradoxalement, l’organisation panafricaine n’a pas été consultée avant les bombardements en Libye.
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