Conférence de presse de la mission, 4ème du genre, du bureau de la Cour pénale internationale (C.P.I.) en séjour en Guinée. C’était le vendredi, 1er avril 2011 à la Maison de la Presse.
L’objet de cette rencontre avec la presse, était le compte rendu de l’évaluation de la procédure ouverte sur les violations des droits de l’Homme intervenues le 28 septembre 2009 au stade du même nom à Conakry.
La conférence était co-animée par MM. Amadi BAH, chef section coopération internationale et Emeric ROGER, chef section analyse, du bureau du procureur de la C.P.I.
Les missionnaires de la CPI ont exprimé leur satisfaction après les assurances que nous avons reçues de la part de monsieur le Président de la République quant à l’évolution de la procédure nationale à la suite des événements malheureux du 28 septembre 2009 ainsi que les progrès accomplis par les trois juges guinéens qui sont en train d’enquêter pour faire toute la lumière sur ce dossier.
AfricaLog.com vous propose la déclaration liminaire du sénégalais Amadi Bah :
« Mesdames et messieurs,
Le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale vient d'accomplir sa 4ème mission en Guinée. Comme de coutume, nous avons bénéficié de l'excellente coopération des autorités guinéennes et nous souhaitons les en remercier. Nos remerciements s'adressent en particulier au Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M. Christian Sow, qui a assuré le succès de cette mission et à l'ensemble des autorités, en premier lieu Son Excellence le Président de la République, qui nous ont reçu en dépit d'un agenda très chargé.
Nous avons pris note avec beaucoup de satisfaction que la Justice figure au coeur des priorités du nouveau gouvernement, comme en témoigne la tenue des Etats Généraux de la Justice cette semaine, dont nous avons eu l'honneur d'assister à la clôture. Cette détermination à rétablir la primauté du droit conforte la Guinée dans son statut d'Etat Partie au Statut de Rome établissant la Cour pénale internationale.
Le Statut de Rome a pour objet fondamental de bannir et prévenir les crimes internationaux les plus graves en faisant en sorte que les auteurs de tels crimes soient poursuivis d'abord et avant tout par les autorités nationales compétentes.
Dans cet esprit, nous nous sommes rendus en Guinée pour faire le point sur l'enquête relative aux événements du 28 septembre 2009 avec les juges d'instruction en charge du dossier. Des progrès ont été effectués, des perspectives sont ouvertes. Il convient néanmoins de redoubler d'efforts pour que cette procédure aboutisse à son terme et que les principaux responsables des crimes commis ce jour-là soient amenés à rendre des comptes. C'est une exigence due aux victimes, dont nous avons également rencontré les représentants. C'est une exigence que la Guinée se doit à elle-même, pour se conformer à ses obligations internationales découlant de la ratification du Statut de Rome, mais aussi pour bien marquer que le temps de l'impunité est révolu.
Faire la lumière sur les événements du 28 septembre ne signifie pas stigmatiser telle institution ou telle communauté. Il s'agit d'établir des responsabilités individuelles et de réprimer des comportements intolérables à l'encontre de la population civile afin que de tels actes se heurtent désormais aux limites du droit et ne se reproduisent plus.
La Cour pénale internationale est présente en Guinée non pour se substituer aux juges guinéens mais pour les accompagner avec bienveillance dans leur tâche.
Nous sommes satisfaits des assurances reçues du Gouvernement de soutenir le travail des juges dans le respect de leur indépendance.
Le cas échéant, si nul résultat tangible n'est atteint dans un délai raisonnable, le Bureau du Procureur prendra ses responsabilités. Nous sommes cependant convaincus que les Guinéens peuvent et doivent faire la lumière sur cette page sombre de leur histoire afin de la tourner définitivement et de s'atteler à l'établissement d'un Etat de droit.
Je vous remercie. »
Amady Bah
Chef de la coopération internationale
AfricaLog.com