Le président burkinabè Blaise Compaoré a dissout vendredi par décrets son gouvernement et nommé un nouveau chef d'état-major des armées à la suite d'une mutinerie au sein de sa propre garde présidentielle.
Le premier décret porte sur la dissolution du gouvernement et précise que "les secrétaires généraux des ministères sont chargés des affaires courantes" jusqu'à la nomination d'une nouvelle équipe à une date non précisée.
Le second texte annonce la nomination d'un nouveau chef d'état-major des armées en la personne du "colonel-major Honoré Nabéré Traoré", qui remplace le général Dominique Djindjéré.
Un troisième et dernier décret porte sur la nomination du colonel Boureima Kéré comme adjoint au chef d'état-major particulier du président, le général Gilbert Diendiéré. Le colonel Kéré remplace à ce poste le colonel Omer Batiolo.
Le chef de l'Etat burkinabè qui avait quitté Ouagadougou dans la nuit de jeudi à vendredi, y est revenu vendredi matin, a indiqué une source à la présidence de la République.
Dans un communiqué, le gouvernement a annoncé que des soldats protestaient pour obtenir notamment une indemnité de logement. Il a ajouté que le problème était en train d'être «réglé», et il a exprimé ses regrets pour toutes les souffrances subies pendant les manifestations.
Le colonel Moussa Cissé, porte-parole de l'armée, a affirmé qu'il n'y avait pas eu de victimes jusqu'à présent.
Youssouf Ouedraogo, un infirmier du principal hôpital de Ouagadougou, a affirmé que plusieurs personnes avaient été blessées par des balles et transportées à l'hôpital.
Jeudi soir, environ deux heures après le début de la fusillade vers 22hGMT, des tirs avaient également été entendus près de la station de radio d'État à Ouagadougou.
Ancien capitaine de l'armée, Blaise Comparoé est arrivé au pouvoir en 1987 lors d'un coup d'État sanglant. - Avec AP et AFP