Un calme précaire régnait à Ouagadougou en fin de soirée du vendredi 15 avril 2011, après une chaude nuit marquée par une manifestation de militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) qui ont tiré dans la nuit du 14 au 15 avril 2011 des coups de feu en l'air pour réclamer des indemnités de logement et des primes journalières d'alimentation.
Le président burkinabè Blaise Compaoré a dissout vendredi par décrets son gouvernement et nommé un nouveau chef d'état-major des armées à la suite d'une mutinerie au sein de sa propre garde présidentielle.
Le premier décret porte sur la dissolution du gouvernement et précise que "les secrétaires généraux des ministères sont chargés des affaires courantes" jusqu'à la nomination d'une nouvelle équipe à une date non précisée.
Le chef de l'Etat burkinabè Blaise Compaoré a quitté Ouagadougou en proie à une mutinerie de soldats de sa garde présidentielle pour sa ville natale, située à une trentaine de km au nord de la capitale, a-t-on appris vendredi de source militaire.
Le président burkinabé Blaise Compaoré a reçu, vendredi à Ouagadougou, le haut commandement de l'armée à qui il a demandé de mettre l'accent sur le dialogue et la communication interne.
A l'issue des échanges avec le président du Faso, le chef d'état-major général des armées, le général Dominique Djindjéré a confié que le premier acte sera le renforcement de la communication interne qu'il va falloir travailler à améliorer.
Le chef de l'opposition burkinabè a demandé jeudi que soit constatée "la vacance" du pouvoir au Burkina Faso et que le chef de l'Etat, Blaise Compaoré, confronté à des mouvements de colère de soldats, soit démis.
Le chef d'état-major des armées du Burkina Faso a annoncé mercredi soir l'instauration d'un couvre-feu nocturne, en vigueur de 21h à 6h locales sur toute l'étendue du territoire nationale.
"En vue de prévenir tout trouble à l'ordre public, les libertés de circulation, de réunion et de manifestation sont restreintes de 21 heures à 6 heures du matin sur toute l'étendue du territoire national, à compter de ce mercredi 30 mars", indique l'armée dans un communiqué.
La situation sociopolitique reste marquée par les mutineries de militaires et le mouvement des juges, des avocats et des greffiers. Si à Fada N’Gourma, le tête-à-tête entre la haute hiérarchie militaire conduite par le colonel-major Zagré et la soldatesque a permis de cerner leurs principales revendications, à Ouagadougou une assemblée générale des hommes de justice a réaffirmé le maintien de leur grève des procédures pour des raisons qu’on verra plus loin.
Des militaires en colère ont tiré mardi une roquette sur le palais de justice de la ville de Fada N'Gourma, dans l'est du Burkina Faso, après avoir libéré lundi un soldat emprisonné pour viol, ont indiqué à l'AFP des témoins.
"Les militaires ont tiré ce (mardi) matin une roquette sur le palais de justice. Ca a fait un gros trou sur le bâtiment", a raconté l'un d'eux, Idrissa Kouladida, joint au téléphone depuis Ouagadougou.
Des tirs à l'arme légère provenant du camp militaire sont entendus lundi dans la matinée à Fada N'Gourma (220 km à l'est de Ouagadougou), a constaté un témoin joint au téléphone par l'agence Xinhua.
Selon les témoignages, ces tirs, qui viendraient de partout, ont amené le marché à baisser les rideaux, ainsi que la fermeture des établissements primaires et secondaires.
Quelque deux mille Burkinabè se sont rassemblés samedi à Ouagadougou contre la mort d'étudiants tués par balles lors de manifestations pour réclamer la justice sur la mort dans des circonstances troubles d'un jeune collégien fin février, a constaté un journaliste de l'AFP.