La convention nationale qui devait s'ouvrir jeudi à Bamako à l'initiative de la junte militaire malienne a été reportée, les putschistes affirmant avoir consulté différentes parties qui ont souhaité une meilleure préparation matérielle.
Le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la république (FDR) qui regroupe partis politiques et organisations de la société civile, a rejeté mercredi la convention nationale.
Selon ce front anti-junte, qui affirme rassembler une cinquantaine de partis politiques et une centaine d'associations et organisations syndicales, cette convention est contraire et incompatible avec le retour à la vie constitutionnelle normale et le rétablissement des institutions décrétés par la junte, indique un communiqué.
Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), importante composante de la rébellion touareg malienne, a proclamé mercredi soir la fin de ses opérations militaires dans le nord du Mali, selon un communiqué.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé ce mercredi la fin des hostilités dans le nord du Mali passé sous le contrôle de rebelles touareg et de groupes islamistes alors que sur le terrain la situation se détériorait avec des viols, pillages et saccages signalés.
Dans une déclaration proposée par la France les 15 membres du Conseil de sécurité ont aussi réclamé le retour à un gouvernement légitime à Bamako
Le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE, junte) informe l'opinion nationale et internationale du report de la convention nationale initialement prévue pour ce jeudi, dont la nouvelle date sera annoncée de commun accord avec l'ensemble des sensibilités concernées, indique un communiqué de la junte.
Le report a été décidé après consultation de la majorité des parties prenantes à une réunion préparatoire tenue ce mercredi au camp militaire de Kati, quartier général des putschistes près de Bamako, ajoute ce texte, signé du porte-parole de la junte, le lieutenant Amadou Konaré.
Ces différentes parties souhaitent une meilleure préparation matérielle de la rencontre dans une démarche participative qui puisse rassembler l'ensemble des forces vives du Mali, explique la junte.
Elle invite l'ensemble du peuple malien à accompagner cette initiative noble pour le bien du pays.
Dimanche, le chef de la junte qui avait renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré, le capitaine Amadou Sanogo, avait annoncé de prochaines consultations avec toutes les forces vives du pays dans le cadre d'une convention nationale.
Ces consultations devaient permettre la mise en place d'organes de transition en vue de l'organisation d'élections, selon le chef de la junte, qui n'a fixé aucun calendrier pour cette période de transition.
Le capitaine Sanogo avait convié l'ensemble de la classe politique et tous les acteurs de la société civile à y participer pour décider de ce qui sera le bien de ce pays de façon consensuelle et démocratique en toute liberté.
Quelque 90 000 personnes déplacées qui se trouvaient à Gao, Tombouctou et Kidal, sont aujourd'hui «sans assistance», s'est inquiété mercredi un porte-parole de Caritas internationalis à Rome.
«Les édifices publics, les bureaux privés, les banques, les sièges d'ONG, les banques alimentaires, tout a été saccagé» par les assaillants, affirme depuis Gao un employé d'organisation humanitaire.
«Il n'y a plus d'hôpital, plus de dispensaire, plus de centre de santé communautaire», poursuit-il. «Ils ont enlevé même les lits, même les portes de l'hôpital». – AfricaLog avec agence