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Les pays occidentaux demandent le départ de Kadhafi

Apr 14, 2011

Les ministres des Affaires étrangères de l'OTAN, divisés sur l'urgence de durcir leur intervention militaire, ont préféré jeudi insister sur l'objectif politique qui les rassemble : la chute de Mouammar Kadhafi.

La France et le Royaume Uni avaient annoncé qu'ils entendaient convaincre leurs alliés réunis jusqu'à vendredi à Berlin de l'urgence d'«intensifier» les opérations aériennes contre les troupes de Kadhafi, sous peine de mettre en danger les civils libyens que la résolution 1973 de l'ONU leur demande de protéger.

Le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen a estimé en ouverture que la réunion du groupe de contact à Doha mercredi avait donné «une bonne base» aux discussions sur les conditions d'un changement politique en Libye, en réclamant le départ de Kadhafi et en octroyant un soutien matériel aux rebelles du Conseil national de transition (CNT).

Mais les clivages n'ont pas disparu pour autant au sein de l'OTAN.

À son arrivée, le ministre danois Lene Espersen, mettant en avant les efforts «considérables» de son pays qui mène des frappes depuis des semaines, a réclamé que d'autres contribuent aussi aux missions de bombardement.

Son homologue espagnole Trinidad Jimenez a douché l'espoir que l'Espagne, l'un des pays, avec les Pays-Bas et l'Italie, qui déploie des avions pour contrôler la zone d'exclusion aérienne ou faire du repérage mais leur interdit de participer aux raids contre les troupes kadhafistes, allait changer d'attitude.

Seuls six pays des 28 l'OTAN (Belgique, Canada, Danemark, France, Norvège et Royaume-Uni) effectuent des frappes contre les chars et les dépôts de munitions libyens.

Les États-Unis se joignent encore à eux de temps à autre a révélé mercredi le Pentagone, mais l'OTAN n'a toujours pas compensé le retrait du théâtre libyen d'une cinquantaine de chasseurs-bombardiers américains le 4 avril.

Le commandement de l'OTAN avait bien réclamé un renfort, mais une dizaine d'appareils manquent toujours, bien que le Royaume Uni en ait fourni quatre de plus et que d'autres aient haussé le rythme de leurs frappes air-sol, selon un diplomate allié.

Pour éviter que l'alliance n'étale trop ses divisions, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a assuré que les États-Unis «soutiendraient fortement» l'opération Protecteur unifié de l'OTAN en Libye jusqu'au départ du pouvoir du leader libyen Mouammar Kadhafi.

Même attitude conciliante de la France et de l'Allemagne qui ont insisté jeudi sur ce qui les unissait, plutôt que sur ce qui les séparait depuis le début de la crise libyenne à la mi-février.

«La divergence porte sur les moyens», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, en rappelant que Paris contrairement à Berlin était «pour une intervention militaire».

«Mais sur le fond nous sommes d'accord pour dire qu'il n'y a pas de solution militaire et qu'il faut une solution politique», a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue allemand Guido Westerwelle.

Sur le terrain, un responsable de la rébellion libyenne a affirmé que les forces de Kadhafi avaient bombardé le port de Misrata, à l'est de Tripoli, faisant au moins 13 morts et une cinquantaine de blessés.

Les insurgés dans cette ville, «bien organisés» de l'avis même du régime, résistent depuis plus d'un mois et demi aux offensives des forces loyales qui assiègent la ville, et ont tenté à plusieurs reprises de prendre le contrôle du port. - AFP
 

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